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Commentaire de Philippe Whaat

sur Islam et terrorisme : au-delà de l'indignation


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Philippe Whaat Philippe Whaat 9 décembre 2015 12:00

- En reprenant le Coran et quelques hadith on se rend compte que les fois où la guerre armée est encouragée, le mot est traduit par « QITAL », qui signifie combat, guerre.

- Le mot « JIHAD » quant à lui exprime une idée de guerre intime entre soi et son égo (traduit par NAF = soi-même, sa propre âme). 


Bien que le mot désignant une guerre armée existe dans le Coran (guerres de conquêtes menées entre le VIe. et le VIIIe siècle environ par exemple), le terme de « guerre sainte » rendu par « JIHAD » exprime une guerre spirituelle, intérieure, celle que chacun fait au fond de soi pour repousser ses désirs charnels qui l’éloignent de la sainteté de Dieu.

 

En dépit du fait que le terme de guerre au sens strict existe, le Coran désigne par « QITAL » la guerre armée qui est cependant, selon l’exégèse musulmane, soumise à des règles juridiques et des interdits (ne pas tuer les femmes, les enfants et les personnes âgées par exemple et autres recommandations).


Tout cela pour dire qu’une grosse confusion d’ordre linguistique est véhiculée par les groupes terroristes, ce qui fausse toute l’idéologie et la justification de leurs actes.


Pourquoi souligner cela cette nuance sémantique ? Parce que l’instrumentalisation d’une religion au service de la politique n’est pas nouveau. La chrétienté l’a fait pendant des années avec la Bible. Si des dirigeants avaient la même volonté et le même pouvoir sur leur peuple mais disposaient de la Bible plutôt que du Coran, le constat que vous faites au sujet de "l’homosexualité, l’adultère, les relations sexuelles hors mariage, la liberté de conscience et l’apostasie (...) sévèrement punis" se vérifierait, et s’est par ailleurs vérifié en France par le passé.


Les dogmes du Coran sur la morale, personne ne vous interdit de les critiquer, ou de les pratiquer. On les retrouve par ailleurs dans la Bible. En France, on a fait le choix de les réserver à la sphère personnelle et de les écarter de l’Etat. Mais vous notez que c’est une question politique, pas une question de religion en elle même puisque les deux religions les condamne. Le problème est donc à l’évidence ailleurs.

Le terrorisme en revanche consiste à tuer les gens qui ne respectent pas les valeurs sus-mentionnées, il est différent de la religion musulmane, et il est également éminemment politique.


Le problème réside dans les déformations et l’appel à l’extrémisme, et comme vous le soulignez ce sont les causes de ce problème qu’il faut pointer et notamment : la société de consommation, les différences sociales, le racisme, le néocolonialisme, la sourde oreille des dirigeants, etc. L’Islam n’est qu’une instrumentalisation parmi tant d’autres, tout comme on peut chez nous instrumentaliser la laïcité, le patriotisme, l’identité française, les médias, la morale, le rejet de la société de consommation, etc. Cela ne signifiera pas pour autant qu’on servira l’idéologie défendue.


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