Bien que séduit par la démarche de FB - séduit politiquement parce qu’elle correspond assez bien à mes valeurs et séduit humainement parce que j’aime les gens qui ruent dans les brancards et jouent ainsi leur va-tout - je partage en grande partie votre analyse : un Bayrou président risque fort de se retrouver coincé. C’est pourquoi la meilleure chose qui puisse lui arriver est sans doute d’être battu « avec les honneurs », c’est-à-dire avec un score de l’ordre de 18-20% par exemple qui serait tout de même un signal très fort : ce n’est pas tous les jours que quelqu’un triple son score.
Si, dans ce cas de figure, c’était Sarkozy qui l’emportait sur Royal (scénario de loin le plus probable), le PS imploserait, comme vous le dites dans votre second message. Et c’est là que je voudrais rajouter un élément à votre raisonnement : un Bayrou battu mais auréolé d’un beau succès électoral verrait très probablement se rallier à lui toute une frange de socialistes modérés et d’environnementalistes pragmatiques(« tendance Hulot »), voire de républicains de centre-droit rebutés par Sarkozy, pour former un nouveau parti réformateur de centre/centre-gauche - je pars bien sûr de l’hypothèse qu’entre-temps il n’aura pas commis de suicide politique en appelant tout de même à voter Sarkozy au second tour !
Les élections législatives viennent un peu trop vite pour que tout cela puisse déjà se mettre en place d’ici là (il n’y aura sans doute que des ralliements sporadiques), mais à moyen terme, je pense que tout ceci peut déboucher sur une recomposition intéressante du paysage politique : l’UMP clairement à droite, le « parti démocrate » de Bayrou plus ou moins au centre et un PS nettement profilé à gauche mais beaucoup moins puissant.
Tout cela à condition que Bayrou ne gagne pas...