Pas mal de choses à dire sur cette analyse.La première chose notable, c’est que son auteur, Yannick Hervé, pourtant exclu d’une manière extrêmement violente (avec notamment des insultes gratinées), semble conserver malgré tout une révérence envers François Asselineau qui franchement me dépasse. Une espèce de variante de syndrome de Stockholm.
Sinon, s’il y a du vrai dans l’analyse, il y a aussi pas mal d’approximations et de reproches infondés. Par exemple, faire une règle de trois pour comparer les élections régionales et européennes en fonction du nombre de listes, je suis désolé, mais ce n’est pas sérieux et cela ne veut strictement rien dire.
De même, il me paraît difficile de reprocher le manque d’investissement des militants de l’UPR. Comme partout, il y en a de plus ou moins impliqués et c’est tout à fait naturel. L’investissement de certains militants UPR, dont Yannick Hervé était le prototype, dépasse l’entendement, mais ce n’est pas une raison pour critiquer ceux qui n’ont pas ce comportement que personnellement je trouve tout à fait déraisonnable. Ce qu’on peut critiquer en revanche, c’est l’endoctrinement manifeste que leur inculque François Asselineau, qui prétend contre l’évidence être la seule solution politique aux dysfonctionnements de l’UE en France.
S’agissant des législatives, je n’ai pas vérifié et je veux bien croire ce que dit François Asselineau, à savoir qu’il pourrait dépasser les 1% dans un certain nombre de régions. Mais de nombreux handicaps se dressent face à lui s’il espère faire cette performance. La première, c’est qu’il faut qu’il réussisse à se présenter à l’élection présidentielle. La seconde, c’est que s’il y réussit, il fasse un score un tantinet supérieur à 1%. La troisième, c’est qu’il trouve des candidats de valeur : contrairement aux européennes et aux régionales qui sont des scrutins de liste et où la personnalité des candidats, hors les têtes de liste, reste peu scrutée, ce ne sera pas le cas pour les législatives. François Asselineau ne pourra pas se permettre de recruter toute une famille pour être candidat ou de demander aux copains de copains de se présenter. Plus encore, il faudra surtout qu’aucun de ces candidats ne puissent être soupçonné de complotisme et d’antisémitisme, comme c’était encore le cas au cours de cette élection (avec les cas de Nicolas M dans les Pyrénées Atlantique ou d’un candidat en moselle). Enfin, last but not least, il faudra 1) financer toutes ses campagnes, et 2) en suivre le bon déroulement. Le financement est bien sûr un énorme obstacle, qui en plus fera suite à la campagne présidentielle qui ne sera certainement pas gratuite non plus, mais le 2) n’est pas moins ardu pour un jeune parti aux compétences humaines limitées : il suffira d’un candidat un peu border pour que ses comptes soient annulés.