L’UPR aux régionales : Une contre-analyse politique
L’Union Populaire Républicaine est un parti politique, créé en 2007 par François Asselineau autres fondateurs historiques maintenant oubliés, qui prône la triple sortie (UE, euro, OTAN) comme tout préalable à la reconquête de la souveraineté de la France et à l’instauration d’une démocratie réelle. Ce parti a mis très longtemps à décoller, son président fondateur, sillonne la France pour délivrer des conférences sur les méfaits et les mensonges de la construction européenne.
C’est le seul parti sur la scène politique française s’étant présenté aux régionales et qui prône la triple sortie ( UE, euro, OTAN). Pouvant, peut-être, représenter la seule solution pour beaucoup d’entre nous, il me semble important de réfléchir et d’analyser les scores obtenus au premier tour de ce scrutin.
Bilan des scores de l’UPR aux régionales du 6 décembre 2015 :
Nord (9 listes) : 0,63%
ACAL (9 listes) : 1,23%
Ile-de-France (13 listes) : 0,94%
Normandie (9 listes) : 0 ,93%
Bretagne (11 listes) : 0,87%
Pays de Loire (10 listes) : 1,26%
Centre (8 listes) : 1,48%
Bourgogne Franche Comté (10 listes) : 0,92%
Aquitaine Limousin Poitou Charentes (11 listes) : 0,92%
Auvergne Rhône Alpes (10 listes) :0,87%
Languedoc Roussillon Midi Pyrénées (12 listes) : 0,71%
PACA (9 listes) : 0,61%
Réunion (10 listes) : 0,48%
Donc entre 0,48% et 1,48%, entre 0,61% et 1,48% en métropole.
Bilan national : 0.87%% soit 189046 voix sur 21 708 031 exprimés.
Contexte et campagne
Maintenant que les résultats sont connus il est temps d’en faire une analyse.
Je tiens à souligner que la cause défendue par l’UPR m’est très chère puisque je pense que seule la triple sortie permettra à la France de retrouver un peu de lustre. C’est pour cette raison que j’aimerai apporter ma pierre à l’édifice en essayant de comprendre les raisons de cet échec relatif pour pouvoir aller de l’avant et rendre le futur possible.
Pour commencer il faut trouver un exemple comparable. L’UKIP en Angleterre a été créé en 1993 et est passé de 0 à 3,1% des votes en 22 ans, seules les élections européennes ont permis de voir son score décoller et grâce à la proportionnelle voire des députés entrer au parlement de Strasbourg. Ce parti n’a toujours qu’un seul député au niveau national. En France le FN a mis près de 40 ans à arriver dans le trio de tête.
Que l'UPR ait réussi à boucler 13 listes est remarquable et il faut féliciter ce mouvement pour cet exploit, mais contrairement aux apparences la constitution des listes a été très douloureuse. Elles ont été complétées au dernier moment en faisant appel aux familles élargies, aux proches et aux amis.
« Cédric Moyemont ne souhaite pas s’exprimer sur les élections régionales car il n’est pas adhérent à l’UPR. » Édouard Clair, tête de liste de l’Union populaire républicaine (UPR) en Côte-d’Or, semble un peu penaud. Il ne nous donnera pas le numéro de son dernier de liste départementale en Bourgogne-Franche-Comté. C’est « un ancien coéquipier de rugby qui a accepté de figurer sur la liste uniquement par amitié ». Candidat, oui, mais pas trop.
Extrait d’un article de Slate.fr (03/12/2015)
La campagne, qui a commencé très tard, a été concentrée dans quelques régions et a été atone dans d’autres. Quelques têtes de liste ont été très présentes, d’autres ont été transparentes. La campagne sur les réseaux sociaux a été intense. Très peu de militants ont été remarqués sur le terrain et quasiment aucune action notable n’a été menée en dehors des quelques réunions publiques, des collages d’affiches électorales et de quelques tables d’information. La taille du territoire à couvrir, le manque de moyens (pas de subvention publique) et le nombre de militant près à s’engager sur le terrain explique cette quasi absence.
La « propagande électorale », c’est le nom officiel de la « profession de foi » composée et payée par le parti mais distribuée par les autorités sur les fonds public, était de très bonne qualité et présentait toutes les thèses du parti : analyses, moyens, objectifs et (un petit) programme régional, mais en décalage avec l’enjeu ressenti et affiché du scrutin. L’UPR, par un effort financier remarquable, est donc rentrée dans tous les foyers français avec ce document. Il faut noter que, pour des mesures d’économie, les bulletins de vote n’étaient disponibles que dans les bureaux de vote. (Pour l’anecdote, sur les 4 enveloppes électorales reçues chez moi, il n’y avait aucun document UPR)
Les articles de presse (régionale), les interviews, les débats ont été nombreux et ont atteint un volume jamais observé auparavant pour ce jeune pari dont le slogan était « Le parti qui monte malgré le silence des médias ».
De plus, l’UPR a bénéficié de consignes de votes de Laurent Louis, de Dieudonné, du Comité Valmy (qui mettait néanmoins l’abstention au même niveau) et d’autres personnalités de la ‘dissidence’ de moindre audience.
Une analyse
Mais maintenant il faut, la tête froide, analyser les résultats en regard des objectifs affichés, de la stratégie déployée et des moyens mobilisés pour les atteindre, et réfléchir à un avenir possible.
Par une stratégie assumée et revendiquée par François Asselineau, ce scrutin était une étape prioritaire pour faire connaître l'UPR à tous les français et à tous les maires de France dans l'espoir de récolter des signatures de parrainage pour les présidentielles, les régionales étant le dernier scrutin au calendrier avant celui de mai 2017, le plus important pour la France et les objectifs de l’UPR.
On peut remarquer objectivement, que seules les listes de l'UPR défendaient la France contre la construction européenne et soulignaient la toxicité des euro-régions. Toutes les autres passaient sous silence l'influence de la Commission européenne sur la loi NOTRe et le risque de déconnexion totale des exécutifs régionaux de la tutelle parisienne (par fléchage direct en régions des crédits FEDER, par exemple).
Pour la première fois l'UPR a obtenu une bonne couverture médiatique dans quasiment toutes les régions, son nom est apparu comme un choix dans des sondages (TNS-Sofres-Le Figaro, Les Echos ...), sur des cartes de synthèse (Le Monde) et certains candidats ont pu présenter leur projet ou même débattre sur des plateaux de télévision locales ou régionales. François Asselineau a fait quelques apparition sur des antennes nationales (BFM, iTélé, France 5 …).Il faut noter l’ostracisme scandaleux dont il reste l’objet dans les grands titres de presse et sur les chaines nationales.
En comparaison avec les résultats obtenus aux scrutins précédents (bien que comparaison ne soit pas raison) il n'y a que très peu de progrès en pourcentage :
- Législative de Villeneuve sur Lot : 0,58% (François Asselineau, Régis Chamagne)
- Européennes : 0,41% (national), entre 0,27 et 0,58% (en régions), 0,98% outre-mer.
- Législative de Audincourt : 0,57% (Yannick Hervé, Jonathan Vallard)
- Départementales : de 0,79 à 3,22% (sur 14 cantons), entre 1,08 et 2,18 si on enlève les scores 'atypiques' (0,79 et 3,22), avec une médiane autour de 1,45%
- Législative de Millau : 1,86% (Loïc Massebiau, Edith Paradis)
J’attire l'attention du lecteur que les résultats d'une législative partielle sur un district ou d'une départementale sur un canton ne sont pas directement comparables à une élection régionale, les chiffres sont justes des indicateurs. Je pense que seul le scrutin européen, au niveau national sur des grandes régions, est une bonne base d’évaluation.
En ACAL le score aux européenne a été de 0,35% pour 23 listes. Une simple règle de trois laissait prévoir 0,89% pour 9 listes. En deçà c’est une reculade, au-dessus une progression, ce qui est le cas avec 1,23% (Davis Wentzel). Par le même procédé, en Ile de France, le score a été de 0,58% pour 31 listes, donc pour 13 listes on devait s’attendre à un score supérieur à 1,38%, mais le score a été bien plus faible à 0,94% (François Asselineau).
Au mois de mai 2014, l’UPR a réuni 76907 électeurs sur son nom et ses propositions. Pour ce scrutin, ce nombre est monté à 189046 (fois 2,46) avec une multiplication de couverture médiatique bien plus importante, certainement d’un facteur 20 ou plus.
18 mois séparent les scrutins des européennes et des régionales. Le nombre d’adhérent revendiqué par l’UPR est passé de 5000 à presque 10.000. Si les actions de terrain, et la campagne, avaient été efficaces et continues (tractage, tables d’information, collage, réunions publiques, journal papier, CD/DVD … on pouvait s’attendre à une progression supérieure à la progression du nombre d’adhérents dans les urnes. Ce qui est tout juste effectif en pourcentage (fois 2,12), seule mesure de la réussite d’un scrutin, et un peu meilleur en nombre d’électeurs (fois 2,46). On peut donc en conclure que la campagne électorale n’a apporté quasiment aucun bénéfice supplémentaire à la croissance naturelle.
A ce rythme, et sans événement notable, le rythme d’évolution nous amène 600.000 électeurs pour les présidentielles ce qui devrait représenter environ 2,5% des exprimés. Et la mort quasi certaine de la cause à l’image d’un Jacques Cheminade, homme brillant mais détruit par le système.
Alors que peut-on conclure ?
Pour les objectifs : Trop tôt, trop gros.
Pour la campagne : Trop tard, pas assez fort, trop timide, trop chère, trop seul.
Pour le militantisme : Trop léger, trop absent.
Certains scores électoraux du passé, trop faibles au goût de François Asselineau, ont été retenus comme griefs contre des militants engagés pour justifier (en partie) de leur exclusion alors qu'ils n'avaient pas bénéficié d'autant de moyens ou de couverture médiatique (en oubliant d'ailleurs son 0,58% personnel à Villeneuve-sur-Lot).
Extrait du dossier d’exclusion d’un militant rédigé par François Asselineau (mai 2015) :
« Nous notâmes que votre résultat était bien modeste pour l’une des régions les plus durement frappées par les politiques européennes et où notre électorat potentiel est plus important qu’ailleurs . (23 listes, 0,35% : note de l’auteur)
En outre, il n'y avait que 23 listes en compétition dans votre circonscription, soit le plus faible nombre en France métropolitaine à l’exception du Nord-Ouest (où il y avait 22 listes mais où la liste UPR fit un score sensiblement supérieur de 0,42%). Nous avions donc tous prévu que vous y feriez un meilleur score qu’ailleurs et ce fut le contraire que nous fûmes forcés de constater. Bien entendu, il ne vint à l’idée de personne au Bureau national de vous faire grief de ce résultat. Néanmoins, ce résultat de votre liste, en-deçà de la moyenne des listes UPR, obtenu alors que les conditions y étaient plutôt plus favorables qu’ailleurs, aurait dû, à notre sens, vous inciter à vous interroger sur vos façons de faire.…
Nous vous avons donné successivement l’investiture le 18 novembre 2014 pour vous présenter à l’élection législative partielle de la 4e circonscription du Doubs (Audincourt), pour le siège laissé vacant par le départ de Pierre Moscovici (0,57%, note de l’auteur), et le 6 janvier 2015 pour vous présenter à l’élection départementale dans le canton d’Erstein (1,55%, note de l’auteur). Dans les deux cas, votre score s’est situé en-deçà des attentes.
…
Résultats électoraux décevants, ne vous donnant aucune légitimité pour vous faire passer pour le champion électoral et militant de l’UPR »
A la lecture de constat, on peut se demander le sort que va s’auto-réserver François Asselineau alors qu’il n’a obtenu que 0,94% en présence de SEULEMENT 13 listes. En cohérence, la seule conclusion objective et cohérente à prendre c'est que tous les candidats, dont le président-fondateur, qui ont fait un score moins élevé que les exclus soient exclus à leur tour.
Au cours de cette campagne, et encore trop souvent, les prises de position du président ont manqué de nuance et de recul. Par exemple un sondage TNS-Sofres publié le 29 octobre 2015 par le Figaro, pour la première fois, a donné 2% d’intention de votes à l’UPR. Et François Asselineau de clamer que l'UPR est au centre de l'échiquier politique avec une confirmation de la progression exponentielle en cours de son mouvement. Quelle arrogance aveugle et potentiellement décourageante pour les observateurs et les militants
En fait, et l’ENARque devrait le savoir, un résultat de sondage est associé à un intervalle de confiance lié à la taille de l’échantillon interrogé et à la mesure (le pourcentage relevé). Tous calculs faits sur le sondage cité, le résultat effectif est une fourchette de 1,2 à 2,74% à 95% de probabilité ; donc rien de nouveau à ce moment de la campagne. D’ailleurs il a moins commenté celui qui lui donnait 0,5% dans les Echos, à titre personnel, le 26 novembre.
Autre exemple, il continue à taper à titre personnel sur toutes les figures de la scène politique sans faire de différence entre les personnes et les idées (voir ses vidéos d’information). Cette attitude ne peut avoir que des conséquences néfastes sur le recrutement et de futures potentielles alliances.
L'argent mobilisé, exclusivement à partir de dons, pour imprimer des affiches électorales, des tracts et 45 millions de profession de foi a-t-il été correctement utilisé ? Le résultat obtenu est-il à la mesure du respect que l'on doit aux donateurs ?(Au 3 décembre, 530929 € par 4966 donateurs, 75,8% de la somme demandée) [note : dons + adhésions depuis le 27 juillet 2015]
Encore une fois des détails, et c’est une habitude due exclusivement à son président dans ce mouvement, ont pris beaucoup de temps alors que des sujets prioritaires n'ont pas retenu assez d'attention. Comme par le passé les membres du bureau national (des bénévoles, je le souligne) ont été très majoritairement absents, les soutiens aux candidats étant toujours effectué par les mêmes personnes avec une omniprésence de François Asselineau et quelques interventions de Vincent Brousseau.
Un des arguments de François Asselineau, l’omerta médiatique, pour justifier les scores très faibles est donc tombée au cours de ce scrutin et révèle les limites réelles de l'UPR. La campagne pour les présidentielles ne pourra commencer efficacement que quand FA aura réussi à faire passer ce paradoxe. De plus il va devoir gérer les têtes qui sont sorties du lot à l'occasion de ces régionales. Va-t-il les promouvoir et en faire des lieutenants au risque de perdre en influence exclusive ou alors tout faire pour qu'ils retournent à l'anonymat pour garder l'image de l'homme providentiel (auto-proclamé) et générer des frustrations ?
Tout en continuant de se plaindre de la censure contra la réalité objective, je suis certain que François Asselineau trouvera d’autres excuses pour faire passer son échec global et son échec personnel, les facultés d’analyses et d’embrouilles de l’ENArque sont intactes : les attentats, l’état d’urgence, l’annulation de quelques réunions ou tables d’information, le désintérêt orienté par les autorités et le PS, la confiscation de la parole publique par le FN, le mauvais temps ou la proximité de Noël. Ne vous inquiétez pas, comme tout homme politique ce résultat sera présenté comme une très grande victoire (peut-être même exponentielle comme il aime à qualifier les progressions linéaires) en basant son analyse uniquement sur la progression absolue en nombre de voix. Et le pire c’est que les adhérents les plus disciplinés vont le croire et ne pas faire d’analyse par eux-mêmes pour réclamer les changements indispensables à la suite.
L'erreur de fond de ce parti est de croire que seule l'exposition (surtout médiatique) pendant les campagnes électorales peut convaincre les électeurs en plus des conférences du président-fondateur qu'il considère lui-même comme l'alpha et l'oméga du militantisme. Le 'militantisme' Facebook est clairement un leurre destiné à un microcosme, pourtant la stratégie est quasiment uniquement centrée sur ces moyens.
Le militantisme "Twitter/Facebook" atteignant clairement ses limites (le compteur de « j’aime » sur la page Facebook de ‘François Asselineau – Union Populaire Républicaine’ plafonne depuis déjà un certain temps), les militants devraient être plus présents sur le terrain. La fierté et l'obsession de François Asselineau, son compteur d'adhérent, n'est clairement pas à la mesure du nombre de personnes mobilisables sur le terrain. Si plus de 9000 personnes s'étaient approprié la campagne depuis mars ou avril 2015, on les aurait remarqués. Si des événements spécifiques et remarquables avaient été organisés, le 9 mai (fête de l'Europe) ou le 29 mai (10 ans du référendum volé au français) par exemple, à travers toute la France, la campagne aurait pu être lancée en avance et avec l'œil des médias toujours friands « d’exotisme » quand il est bien présenté. La présence sur le terrain doit être continue, les actions doivent être fortes et symboliques sur tout le territoire. Ce n'est objectivement pas le cas.
Lors des départementales, le porte-à-porte de l'équipe de Grandvillars (90) leur avait permis d'obtenir le meilleur résultat national de l'UPR à 3,3%. A Filain en Haute-Saône l'UPR fait un score de 10.83% lors de ce premier tour des régionales grâce à l'investissement d'un "semi-renégat UPR" (démissionnaire de l'UPR suite à l'affaire "Hervé" et patriote convaincu). Le "semi-renégat" est un "disciple" de Simone Weil (la résistante morte en août 1943) adepte de Chouard, qui soutient les idées défendues par l'UPR sans cautionner la flatterie due à son président et en regrettant fort l'absence totale de "tactique" même s'il feint de croire en l'existence d'une stratégie.
Les diagrammes traçant le nombre de voix dans des villes du Doubs ayant eu des candidats dans les 4 derniers scrutins (européennes, législative partielle, départementales et régionales) montrent la stagnation ou l'effondrement des votes UPR dès lors que le travail de terrain n'est plus assuré et continu. Rencontrer et discuter avec les français - sur leur terrain- est le meilleur moyen de leur expliquer les raisons de la situation, les conclusions viennent alors d’elles-mêmes. Les tables d'information initient la réflexion et sont probablement la meilleure tactique de terrain (bien loin devant le « tractage » à la volée et le mono-affichage électoral).
Le stand de l'association 'Les Clés de l'Europe' pour les tables d'information a coûté moins de 300€. C'est du matériel associé à une méthode pédagogique originale. Dupliquer ce dispositif dans 95 départements coûterait moins de 30.000€ (sans tenir compte des prix négociés en volume). A comparer au budget de 500.000 euros dépensé par l'UPR. En sachant que ce matériel très solide est réutilisable pendant très longtemps.
Une table d'information toutes les 2 ou 3 semaines dans tous les départements en allant dans toutes les grandes villes aurait un impact sans commune mesure avec le militantisme dans le microcosme Facebook.
Il faudrait que les médias n'aient pas d'autre choix que de s'intéresser à l'UPR pour ses actions et son actualité plutôt que l'option choisie par FA d'un profil le plus lisse possible en attendant d'être invité dans les grandes émissions politiques. C’est de la mendicité médiatique.
Il faut aussi noter que le comportement de certains militants, bien que ce soit une petite proportion mais c’est ceux qui parlent le plus et le plus fort, usent de méthodes « pour convaincre » inacceptables et outrancières. Les insultes et le dénigrement arrivent vite dans les conversations si on a la malheur de ne pas être d’accord avec la doxa ou si on ose remettre en cause le ‘patron’. Les victimes de ces zélotes, qui n’ont aucune réflexion personnelle, aucune mise en perspective, aucune nuance dans le discours font plus de mal à l’UPR que tous les journalistes muets. Les réactions attendues et outrée de leur part à cette analyse en seront d’ailleurs la preuve.
Par exemple, pendant cette campagne, on a vu se développer une initiative sur les réseaux sociaux de personnes en train de se filmer pendant qu’ils déchiraient ou brulaient leur carte électorale pour montrer leur refus du système représentatif. Les défenseurs les plus zélés de l’UPR prétendent et ont fait circuler l’information que ces personnes étaient pilotées (par qui ?) pour détourner les votes de l’UPR au profit de l’abstention. On a déjà vu paranoïa plus raisonnable.
Le mouvement doit se faire connaître par autre chose que les conférences de son président-fondateur. Il doit créer l'événement quitte à transgresser pour qu'il forge son identité par lui-même et soit reconnu comme tel. Et surtout, il doit devenir un des rouages d'un mouvement plus large rassemblant toutes les forces en présence qui vont dans le même sens. Il doit sortir du paradigme classique du parti qui doit tout détruire sur son passage pour y arriver, c'est justement ce que ne veulent plus les français.
Il faut s'attendre qu'avec cette stratégie et cette organisation, la présidentielle, alors qu’aucun événement ne viendra remuer les souvenirs des électeurs d'ici là, sera un fiasco monumental. Il faut que les particuliers, les mouvements citoyens, les associations ... qui ne se reconnaissent pas dans un parti politique et sa structure lourde, castratrice et anxiogène comprennent que des résultats peuvent être obtenus avec une approche différente, une approche citoyenne. C'est ce que propose l'Alliance pour une France Libre. (http://alliance-pour-une-france-libre.org)
On doit espérer maintenant que la réflexion profonde sur les causes et l’examen de conscience seront réalisés par les premiers intéressés, le Bureau National et le Conseil National du parti. Mais est-ce que l’UPR a les moyens de réfléchir en groupe, de travailler sur des questions stratégiques, organisationnelles, quasi-philosophiques et existentielles, alors que son envahissant président omniscient n’en a jamais laissé la possibilité jusqu’ici ? Il faut absolument que François Asselineau se guérisse de son syndrome démiurgique pour gagner en efficacité.
Les média, poussés par leur déontologie (? !) ou par le CSA, ont donné (assez) largement la parole à l’UPR pendant cette campagne. De deux choses l’une, ou c’était opportuniste et sous contrainte et ce sera sans lendemain, ou ils ont découvert ce parti hétérodoxe et ils continueront à s’y intéresser, l’aidant par là-même à se développer. Les premiers mois de 2016 nous donnerons la réponse et la progression du compteur d’adhérent en temps réel, même si sa valeur absolue est surestimée, nous donnera un indice important sur la suite à attendre.
Objectif : présidentielle
Communiqué de presse du 8 décembre 2015 : Comme prévu, l’UPR par la voix de son président se réjouit bruyamment de la progression « fantastique » (*2,46) du nombre de voix obtenues sans en oubliant au passage de souligner que la croissance naturelle (dixit compteur d’adhérents) du mouvement permettait de prévoir le résultat avant même une campagne inutile et très coûteuse, et que le même progression, les mêmes causes produisant les mêmes effets, est à attendre d’ici mai 2017 (sauf cause exogène).
Communique du 11 décembre 2015 : Une cartographie des résultats ramenée aux circonscriptions montre que l’UPR a passé 1% des exprimés dans 159 circonscriptions. Ce résultat laisse envisager l’accès au financement public dès lors que ce score serait atteint dans plus de 50 de circonscriptions. Le président souligne bien que ce sera après les législatives de juin 2017 et insiste sur le fait que ce financement permettrait d’assurer des actions de militantisme.
En creux on peut lire plusieurs messages : Il faudra financer plusieurs centaines de campagnes législatives efficaces, il n’y aura pas de militantisme innovant d’envergure avant la deuxième moitié de 2017 et, surtout, l’UPR renonce à faire un score marquant aux présidentielles à venir puisque il n’y aura pas de militantisme d’ici là.
Il reste un peu plus d’un an aux forces patriotes, aux défenseurs de la souveraineté (au sens de l’article 4 de la Constitution), aux opposants à la construction européenne, pour se rassembler, s’organiser pour partir en ordre à la bataille vers la présidentielles et faire porter ses attentes par un unique candidat.
Il faut que les militants de la base, le plus grand nombre, fasse pression sur le Bureau national de l’UPR pour lui faire comprendre que les idées sont plus importantes que les hommes et qu’il faut tout faire pour les faire gagner.
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