Bonjour à tous,
Que dire de cet article et des commentaires divers qui s’ensuivent ? A mon avis, un peu de tout et de tout un peu, Je vais prendre le cas du cancer puisque c’est celui que je connais le mieux.
Ma tante est décédée d’un cancer du sein, à 47 ans, en 1971 (! !!). J’avais à l’époque 17 ans (je vais sur 63 ans aujourd’hui) et je peux vous dire que j’en ai vu de ces malades décéder en cascade par la suite.
Aujourd’hui, j’ai un voisin qui vit depuis 16 ans d’un cancer du poumon inopérable, un autre d’un cancer de la prostate depuis 9 ans et fait encore ses courses et promène son chien deux fois par jour, un médecin que j’ai connu puisqu’il soigner ma mère décédée à ce jour qui vit toujours avec aussi un cancer de la prostate, un de mes amis vit depuis 9 ans avec une leucémie, j’ai moi-même eu un cancer du colon, guéri médicalement aujourd’hui mais qui a métastasé aux poumons il y a six ans, inopérable dans ce cas évidemment, après 90 séances (eh oui, c’est prouvé) de chimiothérapie la situation est stable depuis 10 mois.
Au cours de mes chimiothérapies il est bien évident que j’ai fait énormément de rencontres au cours des séances, des rechutes sont classiques car un cancer récidive très fréquemment d’une manière ou d’une autre. C’est un peu comme mon staphylocoque doré larvé en intracellulaire qui réapparaît de temps en temps. J’ai, je pense, apporté dans ces séances une animation et un soutien à l’ensemble des patients du service d’oncologie qui m’accueillait (je suis d’ailleurs encore en relation avec nombre de patients).
Il y a encore 40 ans tous ces survivants seraient probablement disparus, moi évidemment y compris.
Mais bien sur, il existe le cas inverse : le chirurgien thoracique qui avait opéré ma mère vient de décéder d’un cancer du pancréas.
J’en tire quant à moi quelques constatations qui ne sont que personnelles :
1) de toutes les façons comme ont doit mourir un jour, la situation n’est que de constater un peu plus tôt que prévu, si l’on ne s’en était pas aperçu avant, que l’épée de Damoclès qui pèse sur chacun d’entre nous existe bel et bien, que de toutes les manières on peut mourir en traversant la rue par exemple, la seule différence est qu’en cas de situation « normale » on préfère simplement occulter une mort de toutes façons inévitable autrement dit pratiquer la politique de l’autruche,
2) aucun cancer ne se ressemble à l’identique, il est calqué sur nos habitudes de vie et bien certainement sur notre génétique,
3) chaque personne atteinte de cette maladie développera une réponse biologique propre définie par cette génétique,
4) il ne faut pas négliger la capacité de chaque malade à réagir, de manière individuelle, psychologiquement ; être seul ou accompagné est primordial pour le soutien moral,
5) il ne faut pas non plus négliger la bonne qualité des soins, l’écoute et la confiance réciproque avec les médecins, les équipes soignantes.
De toutes les façons, les traitements n’apportent qu’environ 50% à la guérison, le malade doit compléter volontairement ou non par sa participation à défaut de quoi la fin sera rapide, c’est peut-être finalement une question de choix propre, qui se doit être respecté après tout.
Alors, quand j’entends parler de statistiques, mon poil se hérisse au vu de ce que je viens d’énoncer, une statistique n’est que ce qu’elle est, c’est à dire une vaste approximation sans grand intérêt réel pour une personne bien ciblée, donc un cas personnel unique.
Evidemment, ce secteur médical est une « poule aux oeufs d’or » pour le domaine médical au sens large du terme et pour le grand public, mais ça n’est pas dans le seul sens du profit pur, car d’une part les recherches coûtent énormément, et tout le secteur est générateur d’une foultitude d’emplois, pour certains bien moins rétribués eu égard à leur charge de travail que certains ne le pensent.
Il n’empêche qu’à mon sens, que des progrès certains ont été faits depuis des dizaines d’années, mais que bien d’autres voies sont encore à explorer, personne et certainement pas moi ne dira le contraire. Chercher au bon endroit, c’est bien, mais encore faut-il savoir où il se trouve.
Mais ça n’est que mon humble avis.