"Le citoyen peut certainement trancher entre les arguments qu’on lui soumet, mais il n’a pas les connaissances scientifiques et techniques, permettant de mesurer leur pertinence et leur fiabilité.
Donc, comme son élu, il s’en remet à un expert, sans pouvoir dire pour quelles raisons concrètes l’expert X est plus crédible que l’expert Y... Ou inversément..."
C’est bien pourquoi, dans ma proposition, le groupe « d’experts » doit être vaste et composite :
"Comment définir une raison, une intelligence, qui seraient dépouillées des attitudes partisanes, des idéologies (que je considère comme des théories plus ou moins élaborées mais jamais démontrées) ?
Il existe une méthode pour y parvenir : l’évaluation indépendante, sujet par sujet.
Elle consiste à confier à un groupe réunissant toutes les disciplines nécessaires, à de hauts niveaux de compétences, des tendances politiques variées et tous les partenaires (entreprises, partenaires sociaux, associations...) impliqués une étude d’un sujet particulier, avec un projet clair et un calendrier à respecter."
Il n’y aurait donc pas « un expert X » contre « un expert Y » mais l’élaboration d’un savoir aussi élaboré que possible et aux approches très variées donnant lieu à des approches prospectives (tenir compte des scénarios d’avenir les plus probables) qui seraient peut-être les meilleures garanties que les propositions finales du groupe puissent à la fois être valides sur une certaine durée et conformes au plus grand intérêt général.
Cela nous éviterait par exemple les rodomontades de Sarkozy sur l’immigration et ses solutions « miracle » : il apparaît que la plupart des bons connaisseurs de la question considèrent que son système « d’immigration choisie » ne peut en rien donner les résultats promis.
Si tel est le cas on doit se demander si l’évaluation ministérielle est correcte et si les mesures qu’il en déduit sont véritablement destinées à résoudre une question d’immigration ou bien si l’objectif n’est pas seulement « d’occuper ce terrain » avec une intention essentiellement électoraliste.
Il me semble qu’un groupe d’étude tel que je le propose nous fournirait sur le sujet un matériel un peu plus sérieux que celui qu’on nous sert, et qui devrait être la base de certaines décisions.
Alors les décisions prises sur les propositions de ce groupe seraient plus pertinentes, plus respectueuses de tous les protagonistes et plus conformes à la notion d’intérêt général.