@howahkan Hotah

Salut howahkan Hotah,

  Merci pour cette approche pleine de sagesse. J’ai travaillé comme infirmier en psychiatrie et il m’arrivait souvent de dire qu’un bon philosophe aurait sa place sur une unité de soins. Beaucoup de gens souffriraient moins s’ils savaient comment aborder la vie. Par contre, je me méfie de tout ce qui est dogmatique comme les religions, quelles qu’elles soient. Je me méfie de celui qui prétend avoir tout compris. En fait, tout en ne me considérant pas intelligent, étant humain, et je pense que l’humain se croit intelligent sans l’être ; je serais plutôt enclin à me fier sur mon libre arbitre, quitte à modifier mon point de vue avec l’évolution des choses.

 Jeune, je pensais que notre monde irait en évoluant vers le progrès. Je m’attendais à voir une société mieux organisée, axée sur le partage, sur le respect de la nature. Je m’attendais à ce que les religions périclitent, à ce que les nations forment des pays, se rapprochent au sein de l’ONU. Aujourd’hui, je constate qu’au contraire, l’impérialisme occidental régit la planète, empêche les peuples de s’émanciper, les religions ont pris une importance démesurée, les médias contrôlent la pensée des individus au point de faire voter les électeurs pour qui, ils veulent, bref, que la démocratie si elle a déjà existé, n’existe plus. La société contrôlée par le 1 % met en place des partis (de pseudo-gauche comme de droite) dont la fonction est de réduire la taille de l’État, de concentrer les richesses entre les mains d’une minorité. Je vois les bateaux-usines vider les côtes africaines de leur poisson et affamer, tuer des populations côtières entières. Je vois des espèces animales, je vois la faune se faire détruire par l’activité humaine. Je vois les capitalistes occidentaux empêcher les capitalistes russes, chinois et autres (BRICS) de prendre leur part du marché, etc., etc..

 Cela dit je ne suis pas déçu pour autant. Prenant en considération que nous ne sommes pas intelligents, je ne m’étonne pas de ce qu’est la réalité d’aujourd’hui. La cupidité est la bêtise humaine. Cette constatation fait plutôt de moi un abstentionniste. Je ne veux plus participer à cette mascarade. Je contourne l’État néolibéral en consommant le moins possible, en ne participant pas à ses pseudo-subventions, en faisant du troc et en contournant ses lois iniques. Je consomme à contre-courant. Cela dit, je participe à la vie par les cinq sens. Je sens, je goûte, je touche, je vois, j’entends et je prends plaisir à voir pousser une fleur. Là se trouve l’essence de ma vie. Mais je tiens aussi à voir les choses telles qu’elles sont, tout en comprenant que je ne puis rien changer.

Michel