Je pense que oui. D’après les archives que j’ai consulté concernant le comté de Provence.. et qui s’étalaient sur une période allant de la fin du moyen âge jusqu’à la révolution française.. (archives sauvegardées par des moines)
Déjà existaient bien avant la révolution française, certaines structures qui ressemblaient à nos conseils municipaux... La population autour d’élus ou de représentants pouvaient y exposer ses griefs, s’organiser pour contester les abus de pouvoir, et récolter des fonds.. Tous les habitants participaient à l’entretien des communes (sauf les enfants et les vieillards), y étaient discutés également des projets et du financement de ceux ci dans l’intérêt de la communauté...
Lorsque les charges, impots étaient trop élevés, on envoyait des avocats ester à paris pour obtenir gain de cause.. la collectivité participait à ces frais.
Le fatalisme n’était pas de mise.. Lorsqu’un seigneur local faisait montre d’injustice, d’abus, de dureté envers ses sujets, on en appelait au roi... ou l’inverse :), on utilsait aussi ce qu’aujourd’hui on appele « pots de vin », et l’on n’hésitait pas à utiliser de tactiques visant à évincer les indésirables quitte à ce qu’ils se battent entre eux.. :)
J’ai d’ailleurs souvenir d’une anecdote croustillante à propos du répondant de nos ancêtres...L’un de ces seigneurs trop dépensiers se vit carrément dépouillé.. par la population locale qui s’organisa pour le rendre débiteur par moultes crédits, s’endettant partiellement elle même, quitte à se serrer la ceinture quelques années... Le bellâtre ne pouvant plus honorer ses dettes, dut céder ses terres.. terres qui, du fait de leur financement collectif, devinrent communales, bien de la collectivité.
notre région refusa également de prendre part aux massacres des protestants à la fin du moyen âge, qui aurait mis à mal l’organisation sociale déjà établie apparemment en plus d’une certaine tolérance religieuse.
Par contre tout ceci vola en éclat à la révolution et notamment pendant la période de la terreur...qui instaura une scission irréversible à ce jour, entre les membre des communautés jadis préoccupées principalement par l’intérêt général, unies pour faire valoir leurs droits et non pas par des luttes de pouvoir... car elles en avaient des droits contrairement à ce que l’on pense, avec une vision à long terme (c’est ainsi qu’un procès plutôt délicat intenté par la collectivité dura... 100 ans !)
J’en déduis que le pouvoir décisionnel et exécutif n’était pas uniquement entre les mains des seigneurs locaux, des monarques qui se sont succédés, et que cette forme d’organisation sociale était reconnue comme légitime.