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Accueil du site > Tribune Libre > Le Moyen-Age était-il collectiviste ?

Le Moyen-Age était-il collectiviste ?

 Je lis et entends ci et là que le Moyen-âge était « collectiviste » et que donc la Renaissance n’est autre qu’une évolution naturelle vers l’individualisme… Que traditions et appartenances collectives aient lourdement pesé sur cette époque n’est guère contestable mais de là à appeler cela « collectivisme » me semble un peu cavalier, d’autant que l’individualisme le plus débridé régnait dans la classe dominante. Il ne pourrait éventuellement être perçu de collectivisme moyenâgeux que dans la construction des cathédrales quand les corps de métier y apportaient leur savoir bénévolement un moment de la journée. Il serait même concevable de prendre le mot « collectivisme » au sens large, non seulement au sens de collectivisation des moyens de production mais également de collectivisation des « esprits ».

Dans son essai sur la Renaissance en Italie (1860), l’historien Jacob Burckhardt prétendait que « l’homme [du Moyen-âge] ne se connaissait que comme race, peuple, parti, corporation, famille, ou sous toute autre forme générale et collective ». Autant dire qu’il n’y avait, au Moyen-âge, point d’individu au sens moderne du terme. Il faut effectivement bien distinguer le sens donné au concept de collectivisme à notre époque, et, rétrospectivement, au Moyen-âge, où une hiérarchie organique était de mise, qui se manifestait par l’attache des uns aux autres par leurs inégalités de nature, et la dépendance d’inférieur à supérieur qui en résultait à tous les niveaux. La hiérarchie organique supposait l’appartenance, c’est-à-dire l’union des êtres dans une communauté, dans la prévalence de celle-ci : je suis quelque chose à travers mon appartenance à la communauté. En ce sens, le collectivisme médiéval est effectivement en contraste total avec les catégories du droit libéral moderne, qui ne connaît que des individus autonomes. Mais la distribution des ressources au Moyen-âge étant fortement inégalitaire, on ne peut pas parler de collectivisme économique.

Le communisme, à notre époque, est collectiviste lui aussi, mais il y a métamorphose du sens de ce terme puisque l’unité collective ne passe plus par une hiérarchie dite naturelle mais par la propriété collective des moyens de production. Par ailleurs, une deuxième différence majeure entre collectivisme médiéval et collectivisme moderne de type marxiste, c’est que le second aspire à une société en possession du savoir d’elle-même, une société à la fois consciente et rationnelle, alors que dans le premier, la structure du pouvoir descend d’en haut, elle précède et domine la société au nom d’une légitimité religieuse, autrement dit la structure du pouvoir est hétéronome, déterminée d’avant et du dessus, elle échappe aux individus.

En somme il serait plus juste, concernant le Moyen-âge, de parler de communautarisme que de collectivisme. Si tous deux donnent plus d’importance à la collectivité qu’à l’individu, le premier limite cette collectivité à un sous-ensemble social tandis que le second l’élargit à l’universel. De plus les valeurs servant de référence au premier sont essentiellement traditionnelles, construites sur un passé mythique, alors que celles du second projettent sur l’avenir et de façon rationnelle. Bien que se projeter vers l’avenir comporte quand même une part de rêve dans le rationnel. Mais qu’est-ce que le rationnel sans cette part d’utopie qu’Anatole France considérait à juste titre comme principe de tout progrès ?… Universalité et rationalité ne sont-elles pas justement les raisons de la Renaissance, des Lumières, de la modernité ?…

Endeumo :

Non fondé sur l’émancipation rationnelle égalitaire, le Moyen-âge n’est pas collectiviste mais communautariste, bâti sur l’appartenance des individus à des catégories issues d’une hiérarchie dite naturelle. Nos ancêtres n’étaient pas non plus les brutes de travail qu’on imagine. Autour de l’an 1000 ils se prenaient 190 jours de congés par an. Les fêtes de villages, les fêtes des saints locaux, les fêtes des corporations : ça n’arrêtait pas. Bref, on travaillait moins d’un jour sur deux.

Même les paysans ne trimaient pas à longueur d’année. L’été oui, du lever au coucher du soleil ; mais dès les premiers frimas, c’est… tranquille au coin du feu, on bricole à droite à gauche, mais on ne met plus les pieds au champ. En ville même topo : dès que le soleil se couche, on ferme la boutique. La loi interdisait de travailler à la lueur des bougies, à cause des risques d’incendie. Bref, il n’est jamais question de travailler plus pour gagner plus.

Source

« La convention qui rédigea la Constitution des États-Unis était composée de 55 membres. Une majorité d’entre eux étaient des avocats – pas un seul fermier, ouvrier ou paysan. 40 possédaient du Revolutionary Scrip [monnaie émise pour contrer la monnaie coloniale]. 14 étaient des spéculateurs de terrains. 24 étaient des prêteurs. 11 étaient des marchands. 15 possédaient des esclaves. Ils ont crée une Constitution qui protège les droits de propriété, pas les droits de l’homme »….Sénateur Richard Pettigrew – « Plutocratie Triomphante » (1922)


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25 réactions à cet article    


  • Clark Kent M de Sourcessure 31 décembre 2015 08:36

    Au moyen-age, dans les villages, le pain était cuit au four banal.

    Le ban était la part concédée par le seigneur aux manants, ses sujets qui n’étaient rémunérés de leur travail que par quelques aumônes et l’accès à ces équipements dont les communes actuelles on hérité (forêts banales, four, maison). L’église, pour sa part, était organisée en paroisses et diocèses qui on donné les communes et les départements après la révolution.
    Les membres d’une même paroisse avaient le sentiment d’appartenance à un groupe solidaire (l’esprit de clocher), état d’esprit qui demeure dans certaines campagnes, même s’il est en voie de disparition.

    Le moyen-age n’était pas du tout collectiviste ! Certaines structures utiles à ceux qui ne possédaient rien étaient banalisées, c’est tout.

    • Shawford43 31 décembre 2015 08:38

      @M de Sourcessure

      Ici sur AV, le pain, il est cuit au four aboie, de façon bancale smiley


    • howahkan Hotah 31 décembre 2015 09:23

      Merci d’ amener le sujet, assez impossible à cerner en si peu de mots bien sur...

      personnellement je viens de finir deux ouvrages de Regine Pernoud  ici et

      1000 ans demandent un peu de lecture,voir beaucoup...

      L’histoire que nous pensons connaître du moyen age, sans en fait en général rien en savoir, est la version de celle du siècle des lumières qui nous amène droit dans le mur .....

      car le siècle des lumières était la négation du sacré entre autres négations, pour celle de la connaissance humaines qui allait mettre de l’ordre dans la nature...en imposant un retours à un ordre romain centralisé et militaire...par rapport à un moyen age de 1000 ans assez décentralisé en fait...mais faut lire pas mal pour voir cela..

      dont les effets bénéfiques se font sentir partout...comme en , Vietnam, Cambodge,Corée,japon, chine, Russie ; Libye, en Syrie en Afghanistan , en Palestine ou ces ingrats ne nous remercient mème pas de nos livraisons de gentilles bombes démocratiques des lumières....etc....

      nous transformons tout ce que nous touchons en plomb ou en sang ....

      il va falloir désormais parler de l’erreur humaine....


      • howahkan Hotah 31 décembre 2015 10:39

        @howahkan Hotah

        le lecteur éveillé peut alors remarquer la similitude entre la connaissance humaine qui allait mettre de l’ordre dans la nature et le mythe ou la vérité cachée derrière de l’évocation du paradis perdu du jardin d’ Eden , avec l’excellent Adam et la remarquable Eve...qui eux aussi ont perdu le gros lot par la connaissance....

        qui veut dire pour moi sans aucun doute bien pesé et oui ça arrive, que c’est notre pensée qui déconne, la connaissance c’est la pensée,elle est vitale a sa place et un danger mortel si elle s’essaye ailleurs que là ou elle doit rester c’est a dire au champs et à la cuisine... ......je rajoute que lorsque la pensée connaissance cumulative et intellectuelle dirige le cerveau....elle éteint nos autres capacités....fini l’Eden mental et la sécurité relative que donne un groupe uni ...bonjours la peur, l’angoisse, la douleur, la guerre, le conflit, le vol, la souffrance etc

        ainsi nous venons pour la deuxième fois clairement en tous les cas de rejouer Adam et Eve...sauf que cette fois ci l’Éden n’était déjà plus notre actualité....

        De la a dire que on s’enfonce encore plus, il y a un pas que je franchis ..n’est pas Rubicon qui veut


      • foufouille foufouille 31 décembre 2015 09:52

        jusqu’à la révolution industrielle, les paysans étaient surtout limité à la famille élargie.
        le saigneur était un peu loin à cheval ou pire à distance de chariot.
        pas de papiers d’identité. et de nombreux bois.
        ça n’a donc rien à voir avec ton communisme qui ne peut fonctionner.


        • Loatse Loatse 31 décembre 2015 10:50

          Je pense que oui. D’après les archives que j’ai consulté concernant le comté de Provence.. et qui s’étalaient sur une période allant de la fin du moyen âge jusqu’à la révolution française.. (archives sauvegardées par des moines)


          Déjà existaient bien avant la révolution française, certaines structures qui ressemblaient à nos conseils municipaux... La population autour d’élus ou de représentants pouvaient y exposer ses griefs, s’organiser pour contester les abus de pouvoir, et récolter des fonds.. Tous les habitants participaient à l’entretien des communes (sauf les enfants et les vieillards), y étaient discutés également des projets et du financement de ceux ci dans l’intérêt de la communauté...

          Lorsque les charges, impots étaient trop élevés, on envoyait des avocats ester à paris pour obtenir gain de cause.. la collectivité participait à ces frais.

          Le fatalisme n’était pas de mise.. Lorsqu’un seigneur local faisait montre d’injustice, d’abus, de dureté envers ses sujets, on en appelait au roi... ou l’inverse :), on utilsait aussi ce qu’aujourd’hui on appele « pots de vin », et l’on n’hésitait pas à utiliser de tactiques visant à évincer les indésirables quitte à ce qu’ils se battent entre eux.. :)

          J’ai d’ailleurs souvenir d’une anecdote croustillante à propos du répondant de nos ancêtres...L’un de ces seigneurs trop dépensiers se vit carrément dépouillé.. par la population locale qui s’organisa pour le rendre débiteur par moultes crédits, s’endettant partiellement elle même, quitte à se serrer la ceinture quelques années... Le bellâtre ne pouvant plus honorer ses dettes, dut céder ses terres.. terres qui, du fait de leur financement collectif, devinrent communales, bien de la collectivité. 

           notre région refusa également de prendre part aux massacres des protestants à la fin du moyen âge, qui aurait mis à mal l’organisation sociale déjà établie apparemment en plus d’une certaine tolérance religieuse.

          Par contre tout ceci vola en éclat à la révolution et notamment pendant la période de la terreur...qui instaura une scission irréversible à ce jour, entre les membre des communautés jadis préoccupées principalement par l’intérêt général, unies pour faire valoir leurs droits et non pas par des luttes de pouvoir... car elles en avaient des droits contrairement à ce que l’on pense, avec une vision à long terme (c’est ainsi qu’un procès plutôt délicat intenté par la collectivité dura... 100 ans !)

          J’en déduis que le pouvoir décisionnel et exécutif n’était pas uniquement entre les mains des seigneurs locaux, des monarques qui se sont succédés, et que cette forme d’organisation sociale était reconnue comme légitime.







          • Clark Kent M de Sourcessure 1er janvier 2016 12:06

            @Loatse

            vous semblez confondre « collectif » et « communautaire »...

          • Hervé Hum Hervé Hum 31 décembre 2015 11:54

            différence subtile pour les esprits simplistes et pour ceux qui voudraient que les citoyens soient limités.

            Dans une économie collectivisée, on peut écrire la règle d’or suivante :

            l’intérêt général (la collectivité) est la somme des utilités particulières (l’individu) à l’accomplissement de la volonté générale (retour à la collectivité), définit par la somme des besoins de chacun (retour à l’individu) et de ses aspirations secondaires, dans les limites des contraintes jugés supérieures (droits/devoirs intergénérationnels et respect des autres formes de vie ou autrement dit, collectivité étendu à toutes les êtres vivants et à venir).

            (chaine de relations causales, partant de la collectivité et revenant à elle, en passant et en s’appuyant sur l’individualité).

            On peut aussi le comprendre de la manière suivante

            le laisser faire économique (individu) commence là où s’arrêtent les nécessités du contrat social (collectivité) et s’arrêtent, là où commencent les contraintes environnementales (collectivité étendue aux générations suivantes et aux autres êtres vivants)

            Le laisser faire économique est la variable d’ajustement des nécessités et contraintes cités ci-dessus.

            Cela sous entend, que le profit personnel ne peut être trouvé que dans son utilité particulière à servir l’intérêt général. Autrement dit, plus vous voulez acquérir de biens matériels, plus vous devez savoir être utile à l’intérêt général, mais pas vous servir de lui !

            Enfin, il convient de remarquer que le point commun et récurrent de tous les systèmes passés et d’aujourd’hui, est que comme le dit Balavoine dans une de ses chansons « la loi ne fait pas les hommes, mais quelques hommes font la loi ».

            Jamais encore dans l’histoire la loi s’est placé au dessus des hommes, c’est à dire, de tous les hommes. Or, selon le principe de la relation de causalité, tant que la loi n’est pas placé au dessus de tous les êtres vivants, sans exception aucune, la démocratie, comme l’éthique, l’équité, la justice et enfin la fraternité ne peuvent exister. Sauf de manière fortuite et temporaire, mais pas de manière systémique ou organique, puisque le système est mu par la volonté d’exploitation de ceux qui font la loi et avec une loi prévu à cet effet. Et tout système d’exploitation nécessite la violence comme moyen organique, régalien.

            La bourgeoisie à construit le système et les lois qui vont avec pour que celles ci servent quasi exclusivement leurs intérêts, jamais ceux de la société, donc l’intérêt général. Dans ce système, l’intérêt général n’existe que pour servir l’intérêt personnel de la minorité la plus agressive.

            D’ailleurs, Adam Smith ne dit pas autre chose et de dire que l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers est un pur sophisme, un non sens qui repose sur du vide. En effet, la somme des intérêts particuliers interdit formellement la notion d’intérêt général, puisqu’il n’y a que des intérêts particuliers, par nature, indépendant de tout intérêt général et le plus souvent contraire. C’est la, relation de causalité.

            La logique du système actuel repose sur le conditionnement des gens avec l’arme fatale qu’est la dissociation de relation de causalité ou plus connu comme dissonance cognitive. Etc...


            • Le Poilu Le Poilu 31 décembre 2015 13:31

              Si cette période était si sombre et si barbare, pourquoi la doxa actuelle fait tout pour l’éradiquer de l’histoire ??? Voilà un paradoxe qui me laisse perplexe... Si elle était si noire, nous devrions plutôt la garder comme un mauvais exemple de ce que peut devenir une société mais non, on veut l’effacer alors que la période nazie est sans cesse ressassée ad nauseam, deuxième paradoxe qui lui, me file la gerbe. Proximité de l’époque ? Non, je ne le crois pas. Depuis ma tendre enfance, je n’ai entendu que du mal, ou presque, du Moyen-Age.
              Cependant, lorsque l’on gratte le vernis de ce soit disant « obscurantisme » l’on peut constater des faits et en tirer des conclusion tout à fait contraire... Les puissants n’avaient pas le pouvoir absolu sur les personnes et celles-ci n’étaient pas individualistes. La communauté avait un sens profond, la Nature était respectée car l’on vivait à son rythme et je pense sincèrement que les gens étaient plus heureux à cette époque que nous ne le sommes dans notre ère consumériste et nombriliste...
              Bien curieusement, ce fut cette époque proclamée des « Lumières » qui commença le travail de sape sur le Moyen-Age. Force est de constater également, que ces dîtes « Lumières » nous font, peu à peu, entrer dans la nuit... Inversion de valeurs caractéristique qui imprègne ce monde en particulier et l’esprit des humains de manière générale...
              Tant que l’homme ne réglera pas sa mésinterprétation du mot pouvoir et son rapport à celui-ci, nous ne pourrons courir qu’à la catastrophe.


              • Hervé Hum Hervé Hum 31 décembre 2015 16:32

                @Le Poilu

                « Les puissants n’avaient pas le pouvoir absolu sur les personnes et celles-ci n’étaient pas individualistes. »

                Le pouvoir absolu n’est pas nécessaire, il suffit qu’il soit suffisant pour faire payer l’impôt. Mais si vous voulez voir se manifester le pouvoir absolu sur les personnes, il suffit que ces personnes refusent de payer l’impôt. Autrement dit, un esclave n’est fouetté que s’il refuse d’obéir, sinon, il peut même être bien, très bien traité.

                Le principe est le même au temps du moyen âge qu’aujourd’hui, exploiter le travail d’autrui à son profit. Ce qu’on appelle le capitalisme, qui consiste à capitaliser les moyens d’exploiter autrui, hier comme aujourd’hui. Le reste est en conséquence...

                L’exploitation n’est possible que par la contrainte, en aucune manière par le consentement éclairée. Sauf pour les machines, mais leur consentement éclairée (pour la majorité) provient de la fée électrique.

                Ce n’est pas le pouvoir qui est mal interprété, mais la propriété économique, car c’est pour elle que l’humain se bat depuis la néolithique et qu’il court effectivement à la catastrophe.

                Alors, tant que les gens croirons que le problème est partout, sauf la propriété économique, comme je l’écris depuis quelque temps

                Dieu pourra continuer à se rire de ceux qui vénèrent les causes dont ils déplorent les conséquences.

                Ou si vous préférez Einstein, « on ne résous pas un problème avec les mêmes modes de pensées qui l’ont engendré ».


              • Le Poilu Le Poilu 31 décembre 2015 17:28

                @Hervé Hum
                Merci de votre commentaire mais je ne peux vous suivre que très partiellement sur votre raisonnement. Tout dépend d’abord de la définition du mot « pouvoir » d’une part et d’autre part, les gens consentent à leur servitude, ils préfèrent être esclaves au prétexte de la « sécurité » afin de préserver leur petit confort personnel...
                Ma définition est celle-ci, en rapport avec le monde de Mammon qui nous entoure :
                "Le pouvoir est l’ascendant, l’emprise, la domination qui sont exercés sur une personne ou un groupe d’individus. Il peut être physique, moral ou psychologique. Il permet à un individu ou à un groupe d’appliquer, de faire exécuter ou d’imposer, éventuellement par la force, des décisions dans des domaines très variés (culture, économie, politique…)« ( Source : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Pouvoir.htm )
                Le vecteur étant l’argent, la propriété est au contraire très bien interprétée puisqu’elle amène au »pouvoir« car c’est in fine son seul sens couplé au »toujours plus". Je ne suis pas sûr non plus que les humains se battent pour la propriété depuis le néolithique...


              • Hervé Hum Hervé Hum 31 décembre 2015 18:35

                @Le Poilu

                Ce que j’écris n’est en rien différent de la définition que vous rapportez. Simplement, je n’ai pris que la partie correspondante au sujet de l’article.

                Je voulais seulement vous faire remarquer que le pouvoir absolu était latent dans les système monarchique, tout comme il l’est encore dans le système actuel, étant donnée la capacité qu’ont les gouvernements à envoyer se faire tuer les gens, même par millions. Mais que ce pouvoir n’a pas de raison de s’exercer en permanence, uniquement lorsque cela est jugé nécessaire par ceux qui le détiennent.

                Quand à dire que les gens se mettent volontairement en servitude pour la sécurité, certes, mais vous oubliez une chose toutefois, c’est qu’on peut très bien avoir la sécurité sans la servitude envers autrui. Seulement, c’est incompatible avec tout système d’exploitation d’autrui.

                Si vous n’êtes pas sûr que l’humain ne se bat pas pour la propriété économique depuis le néolithique, c’est que vous ne savez pas de quoi vous parlez et vivez sur une autre planète ou hors de la réalité, Prenez tous les conflits actuels et passé et trouvez moi en deux qui ne soient pas lié à la propriété économique, c’est à dire, à l’exploitation du temps de vie d’autrui.

                La propriété est très mal interprétez et l’argent aussi par 99,99 % de la population. Dont vous ici et c’est voulu ainsi par ceux qui détiennent le pouvoir.

                La propriété économique n’a d’intérêt que si elle permet d’exploiter autrui pour en tirer un profit tel que vous n’avez pas besoin de travailler. Par contre, si vous devez travailler, alors, votre propriété est vide car vous devrez vous exploiter vous même. Un propriétaire économique ne travaille pas, il fait du profit.

                La propriété d’usage n’est pas une propriété économique, mais une location reconductible sans loyer à payer, car c’est oublier que votre propriété ne vous exonère pas de payer l’impôt au risque de perdre votre pseudo propriété. Vous devrez donc travailler ou vendre votre propriété, à moins bien entendu d’être un propriétaire économique. Mais faire croire aux petites gens que elles aussi sont des propriétaires, les place du coté du véritable propriétaire, celui qui les exploite. De la même manière, confondre son petit pécule épargné, fait défendre le grand capital (le même en fait), tout en ne voyant pas que la rémunération de cette petite épargne peut vous conduire à pole emploi. Bref, épargner pour détruire son propre emploi.

                Lisez cet article, il vous apprendra ce qu’est vraiment la monnaie. Lisez ceux qui suivent, et vous apprendrez que tout ce que vous croyez savoir sur la monnaie est partiellement ou totalement faux.


              • Le Poilu Le Poilu 31 décembre 2015 20:25

                @Hervé Hum
                C’est très gentil de me prendre pour un demeuré sur pas mal de sujets, dont la monnaie, je me permet de vous rassurez, j’ai connaissance de ce système depuis une trentaine d’années environ...
                Seulement moi, a contrario de vous, je considère toujours les problèmes dans leur globalité et non en prenant telle ou telle partie, ce qui permet de déconsidérer facilement un interlocuteur, apanage des « spécialistes » qui parsèment ce monde. Mais bon, nous ne risquons pas de nous comprendre comme ceci. Je vous souhaite cependant une bonne année 2016.


              • Hervé Hum Hervé Hum 31 décembre 2015 21:11

                @Hervé Hum

                Déconsidérer l’interlocuteur en lieu et place de son argumentation est en effet l’apanage des « spécialistes » qui parsèment le monde.

                La puissance de votre argumentation est sans appel.

                Cependant, une bonne année 2016 à vous aussi :

                <


              • Le Poilu Le Poilu 1er janvier 2016 00:10

                @Hervé Hum
                Mais oui bien sûr, que voulez-vous vos arguments me laisse coi....


              • Hervé Hum Hervé Hum 1er janvier 2016 09:06

                @Le Poilu

                Je vois que vous êtes un spécialiste de l’argument sans appel, celui qui en effet vous laisse coi.

                Restez donc coi, c’est là votre meilleur argument, sinon le seul.


              • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 1er janvier 2016 15:38

                @Le Poilu
                Les « lumières », c’était le nom du « N.O.M » de l’époque ^^


              • Le Poilu Le Poilu 1er janvier 2016 16:10

                @bouffon(s) du roi
                Nous sommes bien d’accord... smiley


              • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 1er janvier 2016 01:12

                Merci pour votre excellente contribution.


                • gilbert gagnon 1er janvier 2016 15:30

                  A propos du moyen-âge une catégorie toujours oubliée et pourtant très importante à étudier « Les communautés familiales ». Très peu d’universitaires se sont penchés sur cette catégorie (Jean Chiffre université de Dijon « Les aspects géographiques des communautés familiales de France centrale »). On trouve les toponymes souvent associés avec les patronymes de ces familles dont un homme (le chef de communauté) assurait la représentation extérieure et la gestion des hommes, de même qu’une femme pour les autres femmes. Les biens étaient indivisibles jusqu’à l’Edit de Moulins par François1° à la fin du XVI° qui le permit entrainant leur disparition (elles perdurèrent jusqu’au XIX° en Auvergne). En général les mariages se faisaient entre autres membres de communautés,les couples étaient dénommés« personniers » ils devaient manger à la même table et au même pot, c’était des hommes et femmes libres. Certaines communautés rivalisaient en richesse avec la basse noblesse (elles achèteront même certains petits fiefs). les chefs de communautés jusqu’au XVVII° s’enterreront souvent dans la nef des églises. Ainsi nous avons une organisation sociale collective bien implantée et nombreuse qui casse l’image monolithique que nous avons du Moyen Age. J’ai toujours été étonné par le peu de mention et de chercheur concernant cet aspect social, je n’ai jamais trouvé d’explication.....Agoravox un moyen de combler cette lacune ?  


                  • Clark Kent M de Sourcessure 1er janvier 2016 17:51

                    @gilbert gagnon

                    Le titre de l’article est : «  Le Moyen-Age était-il collectiviste ?  » et non pas communautaire !

                    Le fait que certains groupes, laïcs ou religieux, aient possédé en commun un patrimoine, comme les ménages sans contrat de mariage aujourd’hui sont sous le régime de la communauté de biens ne signifie pas que le moyen âge était collectiviste, notion anachronique dénuée de sens pour l’époque.

                    Par ailleurs, les réalités sociales et juridiques étaient très différentes d’une région à l’autre selon que le droit coutumier avait des origines germaniques, celtiques ou romanes. Les droits de succession pouvaient varier d’une province à l’autre et n’étaient pas du tout les mêmes pour les différents classes sociales .

                  • Clark Kent M de Sourcessure 1er janvier 2016 17:57

                    @gilbert gagnon

                    ce lien n’est pas sans intérêt :


                  • gilbert gagnon 1er janvier 2016 18:54

                    Je vous remercie de votre réponse, c’est bien comme cela que j’entends un débat.

                    Oui je connais les livres de Mme Dussourd (descendante de communauté, nombreuses dans le département de l’Allier).

                    Pour être honnête, j’ai profité de ce débat afin d’élargir l’échange et d’attirer l’attention sur une particularité du Moyen-Age méconnue, laissée complètement de côté par les universitaires, et dont je ne m’explique pas les raisons. Je pense que des études poussées sur ce sujet permettraient d’appréhender avec plus de finesse cette période.

                    Je partage votre point de vue sur l’anachronisme de la question. Trop souvent les débats s’enferment dans un cadre purement idéologique doublé d’agressivité. Des sujets intéressants sont phagocytés par des individus à l’égo surdimensionné ce qui dévalue les échanges sur Agoravox. Pas facile à gérer cela !! 


                    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 1er janvier 2016 19:14

                      et « corporatif » ?


                      • BOBW BOBW 1er janvier 2016 21:24

                        Pour 2016 je souhaite à tous le peuple de France une bonne nouvelle Constitution robuste qui permette à tous les petis et moyens de résister davantage à ce « hollandisme anémiant » !

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Robert GIL

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