Lors de mes propres recherches et des séances d’information
auxquelles j’ai souvent assisté avec des juristes, des militaires et des
politiques israéliens, j’ai appris que leurs commandants accordaient
une grande importance au respect du Droit dans les conflits armés. Cela
inclut le principe de la proportionnalité qui figure dans le manuel du
Droit militaire de Tsahal et qui est reconnu par le Comité international
de la Croix-Rouge.
L’armée israélienne est responsable devant le gouvernement
démocratiquement élu et elle agit en conformité avec le système
juridique israélien. Tsahal, comme d’ailleurs toutes les forces armées
occidentales, forme ses soldats et ses officiers selon les codes
éthiques et les règles du Droit international.
Lors de mes entretiens avec les combattants de Tsahal, j’ai constaté,
comme dans les armées occidentales, les mêmes frustrations émergentes
chez les soldats en raison des risques supplémentaires imposés sur leurs
vies et celles de leurs camarades, et du fait que l’ennemi ne
respectait pas les règles de la guerre, négligeait la vie de civils
innocents et utilisait des boucliers humains.
Néanmoins, tous les soldats que j’ai interrogés – y compris ceux
ayant affirmé avoir été frustrés par ces restrictions – ont compris la
nécessité de respecter les règles d’engagement. La motivation chez eux
est plus forte que les engagements des soldats rencontrés dans les rangs
des armées occidentales.
J’ai parlé également avec des pilotes de l’armée de l’air et chacun
me racontait son dilemme avant toute frappe aérienne. L’un d’eux m’a
raconté qu’il avait abandonné plus de dix fois sa cible parce que des
civils avaient été identifiés dans son collimateur.