@pemile
Vous vous trompez, sinon comment expliquer que le Front National soit le parti qui, de très loin, est celui pour lequel les électeurs se soient le plus mobilisés de toutes les élections depuis 2012 ? Son taux de mobilisation dépasse en effet systématiquement les 90%, au premier comme au second tour, contre moins de 60% pour tous les autres partis en lice.
La conclusion est donc inverse : c’est bel et bien le Front National qui agglomère le plus un électorat d’adhésion.
Concernant la Bretagne et le grand ouest en général, où le vote Front National est historiquement et sociologiquement faible, cela s’explique évidemment par une immigration moindre : les deux cartes du vote Front national et de l’immigration se superposant quasi-parfaitement.
Mais là encore nous connaissons plus qu’un frémissement depuis quelques élections déjà, avec une propension de ces populations à voter de plus en plus pour le Front National, parfois de manière spectaculaire dans certaines villes ou départements.
Ce qui me fait rebondir sur la question de fond relatif à l’ancrage et la pérennité du vote Front National, et en miroir à l’optimisme béat d’un Todd - complètement démonétisé depuis son assertion hilarante sur le « hollandisme révolutionnaire » - qui au contraire considère qu’il va disparaitre de la scène politique : comment peut-on croire un seul instant que le Front National puisse disparaitre, l’adhésion d’une partie toujours plus grande de l’électorat s’émousser, lorsque les conditions objectives en mesure d’expliquer un tel vote et adhésion ne font que se renforcer d’année en année, que les analyses qu’il développe depuis des décennies dans l’adversité générale et l’unanimisme du système politico-médiatique (face explicite du pouvoir réel détenu désormais par la puissance actionnariale privée), analyses macro-économiques, géopolitiques et socio-culturelles, se voient chaque jour un peu plus validées et confortées aux yeux d’un plus grand nombre ?
Il y a là un tel défaut de logique qu’il ne peut s’expliquer que par l’aveuglement idéologique et déni du réel simultané de celui qui le profère.