Oui, beaucoup d’objecteurs de conscience et parmi eux des militaires (pilotes) chevronnés.
En 2003 : Leur décision n’a pas été prise à la légère. Avant d’annoncer officiellement à leur hiérarchie et au monde leur intention de « ne plus obéir à des ordres illégaux et immoraux » et leur refus de « prendre part à des attaques aériennes contre des centres de population civile »,
les 27 pilotes de l’armée de l’air ont en effet pris le temps de la
réflexion. Un événement, remontant au 22 juillet 2002, a été à l’origine
de leur démarche. Ce jour-là, l’aviation israélienne avait semé la
terreur à Gaza en larguant une bombe d’une tonne sur un immeuble où se
trouvait Salah Chéhadé, l’un des chefs militaires du Hamas. Dix-sept
personnes avaient trouvé la mort, parmi lesquelles neuf enfants. « Nous
sommes des citoyens loyaux à l’Etat d’Israël. Et nous avons pris cette
décision après une profonde réflexion et en notre âme et conscience », a ainsi déclaré le capitaine Yonatan au nom des 27 signataires. « En
tant qu’officiers et pilotes, nous avons reçu la lourde responsabilité
de diriger la plus puissante machine de guerre. Et en tant que personnes
éduquées selon le code moral de l’armée et une certaine idée de l’Etat
d’Israël, nous avons décidé d’obéir à l’ordre qui nous oblige à refuser
tout ordre d’une injustice flagrante », a-t-il précisé.
La lettre ouverte, dans laquelle les 27 pilotes justifient leur
démarche, a provoqué un séisme dans les milieux politiques et militaires
israéliens. L’armée a tout d’abord tenté de minimiser une telle action.
« Il faut garder les choses dans leurs justes proportions. Nous parlons de 27 officiers sur des milliers de pilotes », a ainsi déclaré le général Dan Haloutz, le commandant en chef de l’aviation, qui a martelé qu’il n’y avait pas d’« armée plus morale que l’armée israélienne ».
Il a également fait valoir que seuls neuf des 27 officiers signataires
–parmi lesquels se trouve le général Yiftah Spector, un chef
d’escadrille qui s’était illustré lors de la guerre du Kippour– étaient
encore en activité, les autres faisant partie du corps de réserve. Le
général Haloutz a en outre affirmé au quotidien Haaretz que les neuf
pilotes seront convoqués dans les prochains jours. « S’ils refusent de se rétracter, ils seront exclus du service actif et devront affronter la justice », a-t-il précisé.
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/045/article_24168.asp