@Passage
Je comprends aussi ce que vous exprimez. J’ai déjà eu des échanges sur ce sujet de la gestion d’un parti, de la hiérarchie qui se met en place. Ce qui est certain, c’est que toute structure qui se développe demande de plus en plus de hiérarchie. A compter d’un certain moment tout le monde veut prendre la place du calife. C’est dans l’ordre des choses. Quelle que soit la structure qui sera en place, parce que diriger un pays de 65 millions d’habitants ne peut se faire sans structure, alors les combats d’ego sont inévitables. Même dans le monde du travail, toutes les structures sont hiérarchisées. Il y a bien quelques exemples d’auto-gestion, mais ils sont rares, ne fonctionnent pas toujours, et ne peuvent s’appliquer lorsque la structure devient trop complexe. Tout ça je le prends en compte, même si je méprise le jeu des égos et les arrivistes de tous poils. Je me focalise absolument sur les possibilités d’exercice de contrôle ouvert au peuple. Je pense que dès l’instant où le plus grand nombre peut, par un référendum, soumettre ses représentants élus, à sa volonté, alors le problème de structure est partiellement réglé. Chouard explique très bien que la puissance du peuple doit être garantie dans la constitution que seule le peuple peut être âmené à modifier. Vous voyez, si l’UPR est bannie des médias de grande diffusion c’est tout simplement pour trois aspects de son programme de gouvernement qui inquiète au plus haut point l’oligarchie. Le premier point concerne la suppression de la procédure du congrès. Le peuple reprend la main sur l’assemblée nationale et le sénat. Le deuxième point c’est le référendum, pour contester une loi ou un règlement ainsi que l’initiative populaire pour proposer un changement dans la constitution. Le troisième point concerne l’indépendance totale de la presse associé à la pluralité d’opinions. Ces 3 points inscrits dans la constitution sonneraient la fin de la partie pour l’oligarchie. Celle ci l’a bien compris et ne veut pas donner la parole à l’UPR et à son programme. Ce qui est extraordinaire c’est qu’aucun parti ne propose cette émancipation du peuple. J’en suis le premier étonné. Ceci me trouble énormément. Je dois en tirer des conclusions mais je les garde pour moi. En fait, je ne veux convaincre personne, je suis intéressé par le débat d’idées et les possibilités réelles de mise en œuvre de toute proposition alternative. Les « Yaya, fokon » sont des leurres et détournent l’électorat des véritables enjeux. Dans toute chose il convient de prendre en considération, en tout premier lieu, le cadre de notre réflexion. Si nous nous trompons de cadre, toutes nos réflexions procèdent du sophisme. L’allégorie de la caverne de Platon est significative à cet effet. Les règles dans la grotte s’appliquent, certes, peuvent être modifiées, certes, mais les règles extérieures à la grotte, les dominent toutes, qu’on le veuille ou non. Il ne faut donc jamais, au grand jamais, négliger le cadre. Il faut même en sortir pour l’examiner de haut. Dans la grande majorité des productions que je consulte le cadre de réflexion n’est pas approprié. Voilà en quoi la réflexion est biaisée.