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Commentaire de maQiavel

sur Correspondance avec Éric Guéguen


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maQiavel maQiavel 4 janvier 2016 19:31

Concernant la question de l’échelle, je suis plutôt d’ accord avec Gueguen. Il est vrai que comme le dit Alban Dousset , « les systèmes démocratiques les plus « purs » observés sont ceux des sociétés primitives » mais il faut se rappeler que ces communautés composées de quelques dizaines d’ individus tout au plus , régulaient strictement le flux de leur démographie : lorsque ces communautés augmentaient en nombre , elles se divisaient car ces primitifs avaient bien saisi qu’ avec l’ augmentation démographique apparaît très vite une forme stratification sociale, donc une relation de commandement-obéissance , prélude à l’ Etat centralisé : le pouvoir devient extérieur à la communauté ,un pouvoir extérieur et créateur de sa propre légalité qui représenterait un risque mortel pour le groupe. C’est le passage de la communauté à la société. 

La structure du pouvoir dépend donc fondamentalement de la taille du groupement. Dans ces communautés primitives, la stratification sociale est quasiment nulle, le groupe a des activités collectives, et les clivages sont fondés sur le sexe, l’âge et les relations de parenté. 

Nous ne pouvons pas décemment penser, dans nos sociétés modernes et techniciennes fondée sur la spécialisation du travail et des outils de production, et regroupant des millions d’individus, à recréer un tel état.

Il y’ a l’alternative du fédéralisme qu’Alban Dousset mentionne. Mais il faut bien se rendre compte que par ce biais, la décentralisation est telle que les décisions prises au niveau national dans une nation de plusieurs dizaines de millions d’individus seront lentes. Trop lente pour être efficace, un tel système politique finirait par imploser.

Il faut donc nécessairement une représentation gouvernementale, pouvant prendre les décisions au niveau national le plus efficacement possible : un mode de gouvernement qui ne soit pas stricto sensu démocratique ! On peut évidemment combiner cela avec la formule fédéraliste : placer au centre de l’Etat un gouvernement puissant, et à sa périphérie des organisations locales autonomes. 

Si la démocratie n’est pas réalisable dans des Etats de plusieurs millions d’individus, la souveraineté populaire l’est ! Contrairement à la démocratie, la souveraineté ne nécessite pas l’action permanente mais des actions ponctuelles. Elle s’exprime fondamentalement par le pouvoir de faire les lois et avant toute chose, par le pouvoir de faire la loi fondamentale : la constitution qui est une norme (elle n’est pas qu’un texte) au sommet de la hiérarchie des normes, qui définit les institutions et les relations entre les institutions ainsi que les libertés fondamentales.

Je pense que beaucoup de militants démocrates se trompent de combat, ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une vraie démocratie mais d’une réelle souveraineté populaire. 


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