MaQ’ est en grande forme...
Concernant Steve Jobs, cher vis-à-vis, je ne pense pas qu’il était tombé de la dernière pluie : non seulement il savait pertinemment que son invention modifierait à long terme les comportements de ses congénères, mais j’irai même jusqu’à dire que ce devait être pour lui LA condition de l’expression de son génie créateur.
Et le monde que sont en train de nous concocter les ingénieurs de Google est, lui aussi, en germe dans leur cerveau ; bien sûr il n’adviendra pas tel quel, mais ils sont capables d’en tracer les grandes lignes parce qu’ils sentent les « mouvements du monde ». Ils connaissent bien les paradigmes de leur époque et ont appris à en jouer. C’est pour cela que les géants (Google, Apple, Facebook, Amazon) les embauchent. Et pour empêcher tout ceci d’advenir, je pense qu’il faut commencer par comprendre leur logique, donc se projeter idéellement dans leurs desseins afin, ensuite, de les contrer.
En disant cela, j’espère préciser mon propos, puisque j’ai l’impression que certains s’imaginent que je vis et pense de manière déconnectée du réel. Un Machiavel, comme un Steve Jobs, est un homme ancré dans son temps, lui-même soumis à des déterminismes - et j’ai toujours mis l’accent là-dessus - mais qui, par son génie et les applications que celui-ci induit, infléchit la marche du monde. C’est en cela que je dis que les idées mènent le monde : je n’entends pas par là que l’histoire du monde a commencé dans le cerveau du premier homme, mais bien plutôt que le monde avance par ricochets successifs, et que des individus émergent de la masse pour les provoquer.
J’ajouterais que ce que l’on appelle Modernité, elle, vit totalement de manière déconnectée du réel, dans le monde des chimères : en postulant que tous les êtres humains sont à l’image d’un homme générique, qu’ils naissent égaux car semblables en apparence et qu’ils sont spontanément « individus », nous sommes partis sur de très mauvaises « idées », fût-ce pour de bonnes raisons. Et ces idées ont irrémédiablement conduit au monde actuel... Idées, d’ailleurs, qui sont propres à l’Occident moderne au passage. Dernière idée géniale en date - qui ne passera pas celle-là car la coupe est pleine : le fait qu’il n’y aurait pas de sexe et que chacun pourrait choisir son genre, individuellement, en faisant fi de tout déterminisme naturel...