@maQiavel
« il faut se rappeler que ces communautés
composées de quelques dizaines d’ individus tout au plus , régulaient
strictement le flux de leur démographie : lorsque ces communautés
augmentaient en nombre , elles se divisaient car ces primitifs avaient bien
saisi qu’ avec l’ augmentation démographique apparaît très vite une forme
stratification sociale, donc une relation de commandement-obéissance , prélude
à l’ Etat centralisé : le pouvoir devient extérieur à la
communauté ,un pouvoir extérieur et créateur de sa propre légalité qui
représenterait un risque mortel pour le groupe. C’est le passage de la
communauté à la société. »
Je rejoins globalement ce propos que je souhaite
néanmoins nuancer. La naissance de l’état centralisé et de la hiérarchie
sociale me semble multifactorielle et ne devrait pas se résumer à
l’augmentation démographique (qui reste cependant un facteur majeur). Ainsi, on
pourrait ajouter le facteur militaire/sécuritaire (organisation militaire
performante >> hiérarchie/commandement >> état/empire centralisé /
hiérarchie sociale) et le facteur médiatique (écriture >> nécessité de
compétence techniques et intellectuelle >> centralisation du pouvoir /
hiérarchie sociale de fait). Ainsi la société, notamment ses institutions et
son fonctionnement politique, ne m’apparaît pas seulement conditionnée par sa
taille mais également par d’autres nécessités (militaires et médiatiques).
Votre lecture du réel gagnerait donc à modérer
l’importance de la taille démographique dans la nécessité de se doter d’un État
central et d’une hiérarchie sociale.