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Commentaire de Éric Guéguen

sur Correspondance avec Éric Guéguen


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Éric Guéguen Éric Guéguen 6 janvier 2016 20:56

@Hervé Hum
 
Je prends le temps de vous répondre, et j’ai beaucoup de mérite. Celui-ci, au moins, n’est pas dur à constater. Voyez-vous, j’ai repris tous vos propos en me disant « mince, Hervé Hum a découvert le pierre philosophale... » Et au finale ? Au finale, rien. Si, beaucoup de morgue qui m’incite à croire que vous me faites perdre mon temps (je suis d’ailleurs le seul couillon à vous prêter de l’attention, vous l’aurez remarqué). Alors, par où commencer ? Pour faire vite...
 
1. Vous commencez par me parler de lois qui font les hommes, sans que des hommes ne fassent la loi... Voyez-vous, ça fait des années que je discute de droit naturel avec MaQiavel, ici présent, qui lui n’y croit pas une seconde. Donc au lieu de vous adresser à moi, pourquoi n’avoir pas interpelé la cantonade à ce sujet ?
Et le mot « droit » dans « droit naturel » n’a rien à voir avec un prêté pour un rendu. Le mot « droit » s’oppose à ce qui n’est pas « biais », le mot droit ressortit à une certaine logique naturelle, au moyen de laquelle l’homme est viable, comme n’importe quel autre animal. De ceci dérive l’équité, totalement absente sous nos latitudes car elle est dure à « sentir » ; on lui préfère ce qui uniformise.
Bref...
 
2. Vous ramenez tout à un débat sur la monnaie, et cette fois je vous renvoie à Alban Dousset qui a écrit beaucoup d’articles sur le capital et l’économie. Une fois de plus, vous vous gourez de vis-à-vis... Mais bon, d’emblée vous aviez prévenu : « je n’ai lu que Guéguen... »
 
3. Sur l’impôt, et là je vous cite :
"Si les riches payaient plus d’impôts que les pauvres, ce sont les pauvres qui s’enrichiraient et non les riches. Voilà ce que dit le principe de relation de causalité. Relationnellement, les pauvres paient plus d’impôts que les riches, car ce sont ces derniers qui les exploitent et non l’inverse !« 
 
Celle-là, je vais l’encadrer... Ramenons la comparaison au singulier. Est-ce à dire qu’UN riche paie moins d’impôt qu’UN pauvre ? Vous ne comprenez ceci que selon la logique des vases communicants. UN riche entretient PLUSIEURS pauvres, non ? Donc il ne s’agit pas de dire que ce riche donne tout son impôt à un pauvre, puisqu’il y a redistribution. Or c’est ce que je comprends dans vos propos alambiqués.
Pour ce qui est de la différence entre justice distributive et justice commutative, je vous renvoie, non à l’article, mais à la vidéo que j’ai faite à ce sujet, parmi les suivantes :
https://www.youtube.com/channel/UC5KbyalAb8q2plmp1OZ_KBg
 
4. Last, but not least :
... votre fameux »principe de causalité« . Ça me fait beaucoup rire que vous me reprochiez d’évacuer la causalité, car généralement c’est parce que j’y ai souvent recours que l’on me traite d »idéaliste« . Décidément, vous êtes à côté de la plaque.
Et la causalité sur laquelle je me fonde n’a rien à voir avec une affaire de gros sous, mais avec la philosophie d’Aristote : les quatre causes, le zoon politikon, etc. Je vous en conseille la lecture si ce n’est déjà fait ; Aristote est d’ailleurs le premier à s’interroger sur les vices de la monnaie.
 
En fin de compte, je vous rappelle ce que je vous répondais et que vous avez balayé d’un revers de main prétextant le hors sujet : en considérant autrui comme un être n’ayant pas demandé à vivre et, comme soi, soumis à des besoins (causalité primitive), je parviendrai davantage à me soucier de lui qu’en le considérant comme ayant droit... donc comme un concurrent. Je ne reviens pas sur ce que vous me répondez sur la puce qui est tout bonnement risible... relisez-vous.
 
Et une dernière chose ; une autre fois je vous dirai pourquoi je ne suis absolument pas d’accord pour faire comme vous et comme la plupart ici, c’est à dire parler de »l’homme ceci, l’homme cela". Il y a DES hommes. Certains ont besoin de lois, certains feront le mal malgré elles, mais d’autres sauront davantage s’autogouverner. Et on légifère toujours par rapport aux plus vicieux d’entre nous, ce sont eux, quels qu’ils soient, qui donnent le la. Bref, encore un axiome délirant de la modernité : prétendre que l’on peut parvenir à légiférer au sein d’une pluralité de caractères en réduisant ceux-ci à celui d’un être-type. Dans de telles conditions, on ne comprend ni le droit naturel, ni l’équité.
 
Bonne année quand même,
EG


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