• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de César Castique

sur Le barbare est d'abord celui qui croit en la barbarie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

César Castique César Castique 21 janvier 2016 11:47

@oncle archibald

« vous ne voulez pas changer votre pseudo et le remplacer par « César Cynique » qui me parait plus approprié .... »

Je ne crois pas qu’analyser froidement la situation et la présenter crûment s’apparente à du cynisme.

« Je ne nie pas hélàs qu’il y ait pas mal de « vrai » dans ce que vous dites, mais pour certains c’est dur à avaler, très loin de leurs idéaux… »

Je les comprends, mais je ne peux rien pour eux. Leur problème, selon moi, c’est qu’ils se trompent d’homme. Ils lui prêtent des qualités – au sens de « caractéristiques de nature, bonnes ou mauvaises » (CNTRL) - et des aspirations qu’il n’a pas. Cet homme a été inventé par les philosophes du XVIIIe siècle, dans la foulée de quelques précurseurs, comme La Boétie.

Quand Rousseau écrit : « L’homme est né libre, mais partout il est dans les fers », il profère une demi-douzaine de conneries, si on voulait décortiquer complètement. D’abord, l’homme est né complètement dépendant de son entourage humain pour les premières années de sa vie. Ensuite, dès qu’il a développé son entendement, il se trouve, roi ou fils de rien, enserré dans tout un réseau de contraintes matérielles dont il est impossible de s’affranchir, et qui conditionnent l’emploi d’un temps dont la libre disposition est un facteur essentiel de liberté.

Aux contraintes matérielles s’ajoutent des obligations sociales et religieuses. C’est principalement de ces dernières que les intellos progressistes veulent alors s’affranchir, en croyant que cette libération étendue à l’ensemble des hommes débouchera sur l’avènement d’une société idéale fondée sur la Raison – les cons !. Il suffit de regarder autour de nous, pour savoir ce qu’il en est advenu

« En tout cas ce que vous n’expliquez nullement, c’est pourquoi quand une entreprise est plus productive que la veille, le bénéfice supplémentaire généré par la nouvelle productivité ne doit pas être partagé. »

Je ne peux rien expliqué, parce que c’est du cas par cas. Si le gain de productivité provient d’une sollicitation accrue du personnel, il est normal qu’il en profite pécuniairement, mais si c’est le produit d’investissements dans du matériel plus performant, il est pertinent que les investisseurs en profitent, ou que les bénéfices soient maintenus au même niveau pour renforcer la compétitivité de l’entreprise

« Il me parait probable que vous teniez ceux que l’on a coutume d’appeler « les travailleurs » pour une espèce particulière devant se résigner à son sort… »

Certainement pas, ne serait-ce déjà que parce que c’est le meilleur moyen de démotiver le personnel. Non, je crois au dialogue social, mais pas dans une atmosphère de « lutte des classes », produits de ressentiments réciproques nés au temps des illusions collectivistes, comme on a trop souvent l’impression que cela se passe en France. Mais je connais aussi des entreprises où patron et employés savent pertinemment que les intérêts de l’un et des autres est de tirer à la même corde.

« Si comme moi et beaucoup d’autres vous partiez du principe qu’un homme en vaut un autre, il parait difficile d’accepter que certains en exploitent d’autres au point de leur laisser juste le minimum vital alors que les uns ne peuvent rien sans les autres. »

On n’arrive à rien, si on part dans la caricature. Combien de salariés français entrent-ils dans votre catégorie « juste le minimum vital », dans quels secteurs de l’économie, et à quoi correspond « juste le minimum vital » ? Généraliser et étendre le pire à l’ensemble d’une économie, est du niveau de la discussion de bistrot, alors que toutes les situations particulières devraient faire l’objet d’un examen particulier lui aussi. Et déjà, certaines pratiques parmi les pires, deviendraient beaucoup plus difficiles à mettre en oeuvre si était imposée la préférence nationale à l’embauche.

« Méfiez vous qu’un jour prochain « les caves se rebiffent » et qu’il ne leur prenne envie d’aller régler les comptes ailleurs que dans les urnes. »

Ailleurs ? Où ? A Paris ? A Bruxelles ? A Francfort ou à Berlin ? A Shanghai ? A New York – à ce propos, ils en sont à quoi les bouffons d’Occupy Wall Street ? Vous croyez que lyncher Arnault, Juncker, Sutherland, Mittal, Draghi, Christine Lagarde ou, ou même tous à la fois, changerait quelque chose à quoi que ce soit, une fois passée la fugitive jouissance des lyncheurs ?

Près de 50 % des actions du sempiternel CAC 40 sont entre les mains d’investisseurs étrangers et tout est si dilué dans la mondialisation qu’il ne suffirait même pas de couper 10’000 têtes, pour enclencher un processus révolutionnaire sans queue (et surtout) ni tête.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès