A l’auteur : oui, mais non, même si oui, à cause de ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=INdZu6DIOR4
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-revolution-n-est-pas-un-pique-153918
L’Homme est un être de désirs et de passions.
La conséquence de cette constitution désirante et passionnelle des
Hommes est tirée de manière lapidaire dans une proposition de
l’Ethique : « Dans la mesure où les Hommes sont sujets aux passions on
ne peut pas dire qu’ils conviennent en nature » nous dit Spinoza. Il
faut lire cet énoncé avec beaucoup d’attention : par exemple le « on ne
peut pas dire qu’ils conviennent en nature » n’a rien d’une litote ou
d’un effet de style, il demande à être lu aussi platement et aussi
littéralement que possible, à savoir : du fait qu’ils sont
désirants et passionnés il est impossible d’imaginer que les Hommes
puissent convenir et s’accorder en tout, en nature.
Formulation qui entraine trois conséquences :
- qu’ils ne conviennent pas en tout ne signifie nullement qu’ils ne conviennent en rien, c’est la première ;
- deuxièmement, on
ne lutte contre les disconvenances passionnelles qu’avec des moyens
passionnels mais d’un certain type qu’on appelle des « institutions ».
Et ne vous méprenez pas à propos de ce terme, qui couvre une gamme
d’objets sociaux extrêmement large, depuis l’Etat jusqu’aux mœurs, aux
habitudes collectives, aux coutumes, en passant par ce que vous voulez :
le feu rouge, le passage piéton, etc… ;
- troisièmement
surtout, rien jamais ne peut conduire à présupposer, ou pire à faire le
dangereux pari, que certaines de ces disconvenances auront le bon goût
de ne pas atteindre leur point critique, qui est le point de la
violence : la violence est l’horizon de possibilité permanent de toute collectivité humaine (n’en déplaise à la pensée anarchiste dont le déni de la violence est le point de faiblesse insigne, qui part de la
conclusion désirée pour remonter à une prémisse quasi-anthropologique
fabriquée en conséquence).