SÛRETÉ NUCLÉAIRE - Nuit du 27 au 28 décembre 1999 à quelques heures de l’an 2000.
La « tempête du siècle » s’abat sur l’Aquitaine. Sur sa trajectoire, une centrale nucléaire : celle du Blayais.
Mise en service en 1981, elle est à 60 km de Bordeaux et 80 km de Royan. L’eau de l’estuaire doit refroidir ses réacteurs.
Ils
vont l’être mais de manière imprévue. Gonflées par la marée et poussées
par des vents de plus de 140 km/h, les vagues franchissent la digue
censée protéger la centrale. En quelques minutes, le réseau électrique
est en surtension. Les réacteurs 2 et 4 se mettent en arrêt d’urgence.
Deux heures après, des débris charriés par la Gironde obstruent une pompe de refroidissement. Le réacteur 1 s’arrête à son tour.
Les galeries techniques du sous-sol sont noyées : l’eau envahit le bâtiment de stockage du combustible.
Peu
après minuit, les deux stations de pompage du circuit de
refroidissement du réacteur 1 sont inondées : il n’y a pas de groupe
diesel de secours. C’est, tsunami en moins, ce qui se passera à
Fukushima.
Autant dire que cette nuit-là, les Bordelais sont passés « très près d’un véritable scénario catastrophe ».