@marceau
Si vous aviez lu ce que j’avais écrit dans une précédente intervention, vous auriez vu que je citais précisément la phrase des évangiles (« Rendre à César... »).
Le péché mignon de l’Eglise aura toujours été, ne vous en déplaise, comme celui de toute institution munie d’un pouvoir, de l’augmenter autant qu’il était possible. Elle n’aura donc cessé, d’une manière assez peu conforme il est vrai à la leçon des évangiles, de s’arroger des droits sur le temporel, et votre thèse qui consisterait à dire que les princes chrétiens ont « instrumentalisé » l’Eglise est une aimable plaisanterie.
Sans remonter aux premiers siècles, considérez le XVIIe et la très forte affirmation, durant le règne de Louis XIV, d’un d’un gallicanisme dont il faudrait faire remonter les origines, précisément, à Philippe le Bel, mais qui se trouvera définitivement théorisée dans les écrits d’un Bossuet. Au pape de se prononcer sur les questions théologiques, au roi de France d’administrer le clergé français comme il l’entend. Pas question pour lui de considérer qu’il n’aurait pas son mot à dire sur le fonctionnement temporel de l’Eglise de France, et particulièrement sur la nomination des évêques.
Je ne suis pas historien et je serais bien incapable d’improviser avec beaucoup d’exactitude sur une pareille question, mais tout l’effort de la monarchie française, dès la fin dès la fin des guerres de religion, est bien de lutter contre les courants ultramontains qui pourraient tendre à l’affaiblir au profit d’un pouvoir de la papauté.