Rien ne se perd... A la fin des hostilités, on réemploya les énormes quantités de gaz non utilisées contre les insectes, à grande échelle et avec des techniques de saupoudrage et de pulvérisation qui avaient été conçues pour lutter contre les hommes. Des quantités de plus en plus importantes d’azote furent ainsi répandues à tort et à travers sur les cultures, leur résistance aux insectes s’en trouva rapidement diminuée et mit en route un cycle infernal. D’un côté les bénéfices de quelques-uns ne cessaient de croître ; de l’autre, le sol et la nappe phréatique étaient empoisonnés...
Les firmes allemandes, avec l’argent de leurs partenaires américains qui, eux aussi, avaient réalisé d’énormes profits pendant la guerre, s’associèrent en 1925 pour former l’IG Farben, qui devient très vite la plus grande entreprise européenne de produits chimiques. Industrie chimique, armements, médicaments, engrais, tout se rejoint dans l’esprit de profit des dirigeants des grands groupes industriels. Ces conglomérats fournirent les fonds à Hitler pour réarmer sa Wehrmacht, « rempart contre les Soviets ». C’est grâce au pétrole de la Standard Oil du New Jersey que le Führer put faire entrer ses tanks en Pologne et ainsi commencer la seconde guerre mondiale. Pendant que les GI’s risquaient leur vie pour mettre fin à cette guerre, à Auschwitz, IG Farben, avec les esclaves que lui fournissait Himmler, produisait un gaz toxique pour exterminer des millions de victimes...
Les grandes firmes américaines de la pétrochimie avaient déjà connu une expansion sans précédent pendant l’entre deux guerres. Mais avec la seconde guerre mondiale le profit fut encore plus grand. Grâce à l’ammoniaque, on lança un million de tonnes de bombes sur l’Allemagne, contraignant les contribuables américains à verser des millions de dollars dans les caisses des firmes nationales, pour la fabrication d’explosifs. L’Amérique a payé de son sang aussi bien que de son argent la cupidité de ces compagnies.
A la fin de la guerre, ces dix-huit nouvelles mines d’ammoniaque durent trouver de nouveaux débouchés. Dupont, Dow, Monsanto, American Cyanamid, avec les énormes profits réalisés pendant la guerre, produisirent encore plus d’engrais que les fermiers déversèrent dans leurs champs, tuant ainsi la poule aux oeufs d’or. L’un des polluants les plus toxiques jamais inventé le fut par un chimiste suisse, Paul Müller. A l’origine, ce produit dérivé de l’industrie de guerre devait protéger les GI’S contre les poux, les puces et autre parasites. Müller révéla aux Alliés les secrets de sa fabrication. Tout droit sorti des tubes à essais, le DDT était l’insecticide le plus puissant jamais vu. Sur le front domestique, les paysans l’utilisèrent pour augmenter les récoltes et la rentabilité.
Aux États-Unis, après la victoire des Alliés en 1945, on utilisa le DDT comme on aurait utilisé de l’eau, jusqu’à ce que la toxine s’infiltre dans le corps de chaque être humain et de chaque animal.
Partout, la grande industrie chimique réinvestissait les bénéfices de guerre pour atteindre une croissance inégalée, toujours à la recherche, de « pesticides à large spectre ». Les paysans se lamentaient devant des récoltes de piètre qualité : les cultures, affaiblies par l’emploi excessif des substances chimiques, attiraient de plus en plus d’insectes, et les fermiers se tournaient d’autant plus volontiers vers les produits chimiques. C’est avec complaisance que les firmes sortirent de nouveaux produits par douzaines, pour la plupart des hydrocarbones chlorés (issus des résidus de pétrole), similaires au DDT, le chlordane, l’heptachlore, le dieldrine, l’aidrine, l’endrine, et les phosphates organiques, tels que le parathion et le malathion.
Pour améliorer leur rendement, les agriculteurs américains changèrent leur mode de vie : ils passèrent de la culture de subsistance à l’entreprise commerciale, investissant des sommes astronomiques dans de nouvelles terres et de nouveaux équipements, s’endettant lourdement pour acquérir des engrais, des insecticides, des herbicides, des pesticides empoisonnant le sol, tuant les micro-organismes, retardant la croissance des plantes, tout en favorisant les maladies dégénératives chez l’homme et l’animal. (Texte de Jean Peneaud, Président de l’association agrobiologique d’Aquitaine, paru dans le mensuel Biocontact (N°125) de mai 2003).
09/02 17:33 - Nouri
Bien avant ce reportage, les abeilles, insectes au rôle majeur pour la nature et pour (...)
08/02 11:30 - Shev
@foufouille, le mec qui parle des plantes pr combattre le cancer et 2sec après, dis : - « le (...)
08/02 00:51 - Pépé le Moco
@joletaxi Peut-être que vous avez raison quant à retrouver la qualité terre de nos ancêtres, (...)
08/02 00:49 - loki
@joletaxi joletaxi le crétin fini., qui ne mérite qu’une bonne gifle. je lis (...)
07/02 19:57 - Pépé le Moco
@baron Vous devez être un de ces agriculteurs, membre de la FNSEA, qui pensent que si il (...)
07/02 15:24 - smilodon
@ l’auteur : Les fruits vont finir comme les clopes !... Bannis !... Bouffer une pomme (...)
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