Vous semblez confondre totalement « aide à mourir » et « meurtre ». Il me parait évident qu’une législation sur l’euthanasie doit impliquer que la demande vienne du malade, et non de son entourage (en Hollande ou en Suisse, on insiste sur la demande répétée du malade). La personne devrait en faire la demande alors qu’elle est consciente, soit au début d’une maladie, soit n’importe quand en anticipation. Je vous jure qu’on vit mieux si on sait que, dans l’éventualité d’une maladie incurable et invalidante, on aura un jour la possibilité de demander à quelqu’un de l’aide, sans que cette personne puisse être accusée d’homicide volontaire. Ceci ne veut pas dire qu’on utilisera cette possibilité, ni qu’on nous l’imposera - mais que si un jour on fait une demande d’euthanasie alors qu’on n’en peut plus, on sera écouté, que ce ne sera pas considéré comme une demande irraisonnée de la part d’un dépressif. Beaucoup de gens qui adhèrent à l’association Exit, en Suisse, n’utilisent pas cette « aide au suicide », même quand ils sont très malades ; mais ils en ont la possibilité, et c’est cela le vrai respect du malade. Les soins palliatifs ont malheureusement des limites - je le sais car je ne réagis pas à la morphine et ça m’a fait me poser de sérieuses questions sur ma fin de vie. Enfin, encore faut-il accepter que notre propre mort est inéluctable, prendre le temps d’y penser avant d’y être confronté... ce que beaucoup refusent. Ils préfèrent se cacher derrière l’évocation de risques de dérives pour éviter de réfléchir.