"Pour finir, et concernant les générations à venir, il y a toujours PROSPECTION. C’est ça aussi la »causalité« , n’est-ce pas ? Agir maintenant en fonction des conséquences à venir. Et pas seulement à court terme. Et autant je trouve risible le cinéma autour de la COP21, autant il me semble très sain de s’interroger sur la viabilité des générations que nous ne croiserons pas. Je ne pense pas être le seul à me féliciter de cela. Or, les représentants de ces générations à venir n’ont pas de droits, car ils ne peuvent les faire valoir. Il s’agit d’une nécessité : la pérennité de l’espèce, qu’il nous appartient de promouvoir ou de négliger. Ce choix, paradoxalement, est notre DROIT. De là ce que je vous réponds : l’emploi du mot »droit" ne peut plus avoir cours au bout d’un moment. Il est rendu caduc, il faut voir plus grand.« 

Bonjour Eric Guéguen,

J’avais volontairement laissé de coté et oublié votre dernier commentaire concernant notre échange quelque peu virulent sous l’article »correspondance avec Eric Guéguen« d’Alban Dousset.

Mais la dernière publication par maQiavel de votre série  »Politeia" m’as fait m’en souvenir et la curiosité à cette fois été la plus forte.

Aussi, je n’ai pas résisté à l’envie de vous donner ma réponse

Pour vous souligner, que selon le principe de relation de causalité, il n’existe pas de droits sans devoirs.

Autrement dit, le choix dont vous parlez ne relève pas du droit, mais de la souveraineté

Cette dernière est effectivement toujours présente, mais c’est le champs où elle s’exerce qui change, évolue.

Dans le système monarchique, la souveraineté du monarque se fait sur tous les sujets habitant le territoire où il exerce son pouvoir.

Dans le système bourgeois, la souveraineté est celle des propriétaires économiques où la souveraineté d’un seul, devient celle d’une collectivité d’intérêts particuliers, exerçant toujours leur souveraineté sur ceux qui ne dispose d’aucune propriété économique.

Dans le système démocratique, chaque individu responsable exerce la souveraineté sur ses propres choix de vie, Car comme il n’y a personne en dessous sur lequel exercer son pouvoir pour exploiter le travail d’autrui, alors, il ne peut que l’exercer sur lui même. La conséquence étant alors qu’il doit assurer ses propres droits par ses propres devoirs. rechercher l’équilibre entre les deux (c’est évidemment plus complexe, puisque tous le monde ne peut pas assumer ses propres devoirs,mais « voir plus loin » c’est cela).

J’ai écris un article pour le détailler un peu plus « droits, devoirs, responsabilité et nouveau paradigme ».

Ainsi, décider en tant que génération d’aller plus loin ou non ne relève pas du droit ou du devoir, mais de la seule souveraineté de choix. l’escroquerie intellectuelle est de séparer les droits et les devoirs pour permettre à certains d’avoir les droits et de les faire appliquer par les autres, pour qui restera surtout les devoirs.

Pour le résumer en une formule, tout droit implique un devoir et tout devoir applique un droit. l’iniquité est dans le déséquilibre entre droits et devoirs, l’équité dans son équilibre.

Pour terminer, je m’étonne qu’une personne aussi passionnée de philosophie que vous, me reproche de faire du principe de relation de causalité ma marotte. En effet, ce principe est la condition absolue pour faire de la philosophie. Ma « marotte »’, c’est de dire que le principe de causalité d’Aristote est obsolète car trop simpliste et surtout, erroné. C’est comme de passer du géocentrisme de Ptolémée à l’héliocentrisme du système solaire, mais cette fois ci, appliqué au cogito humain (une réalité établit n’appartient pas à son découvreur, mais à l’objet identifié, c’est l’erreur qui appartient à son auteur !).