Ping Hong !
C’était au temps où toute l’Europe de l’Est était colonie de l’URSS, derrière un Rideau de Fer.
Un
communiste tchèque doit faire un voyage politique très important en
Chine. Il est poliment reçu à l’aéroport par une délégation de
communistes chinois, au visage impassible sur leur costume Mao.
En
bon communiste tchèque, dès qu’il est en face des chinois, il prend la
parole et la garde, leur fait un long et solide discours, en tchèque. Au
bout de trente-cinq minutes, un taon le pique, et il doit s’interrompre
pour se donner une claque. L’interprète en profite pour traduire :
« Ping ! ».
Le communiste tchèque reprend le fil de son discours,
et tient comme cela encore trente minutes. Il doit reprendre son
souffle, et l’interprète en profite pour traduire : « Ping Hong ! ».
Le
communiste tchèque reprend son discours et s’arrête brusquement
vingt-trois minutes plus tard. L’interprète traduit alors : "Ping Hong
Chun !", et les communistes chinois applaudissent avec enthousiasme.
Dans
la grosse Zis qui le conduit avec son interprète vers l’étape mondaine
et politique suivante, le communiste tchèque en profite pour demander à
l’interprète comment il a fait pour traduire aussi vite et aussi bien,
en sorte que les chinois aient visiblement compris toute la géniale
dialectique du discours tchèque.
"C’est très simple, répond-il,
la première fois, j’ai traduit par « Ping », ce qui veut dire « sottise ».
La seconde fois, j’ai traduit par « Ping Hong », ce qui veut dire
« Toujours sottise ». La troisième fois, j’ai traduit par "Ping Hong
Chun« , ce qui veut dire »Sottise terminée maintenant". C’est ce qui leur
a fait tant plaisir."
Ping Hong !