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Commentaire de Onecinikiou

sur Industrie nucléaire : la saga d'un fiasco


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Onecinikiou 24 février 2016 01:02

@Rincevent


« Le principe de fonctionnement des centrales nucléaires + les pertes en ligne + l’utilisation intermittente d’autres énergies fossiles polluantes devrait être suffisant pour bannir cette filière quand on parle de chauffage. »

Contrairement à une idée répandue une centrale nucléaire est tout à fait flexible quant à sa capacité de production. En France, contractuellement, la modulation maximale de puissance d’une centrale est de 5%/mn, et de 10% en instantané, ceci encore une fois en fonctionnement normal. De plus, avec les systèmes de contournement côté puissance électrique (condensateur), cette modulation peut-être encore supérieure.

Les pertes en ligne, relativement faibles (toujours inférieures à 5%), sont indubitablement liées au transport de l’énergie électrique, indépendamment de son moyen de production. De ce point de vue que la production soit assurée par une centrale thermique, un parc éolien ou une centrale solaire ne change rien à ce fait.

Entendons-nous bien : il faut distinguer entre les émetteurs de chauffage et les moyens de les alimenter. Bannir les émetteurs électriques (les convecteurs) ne me semble pas être une mauvaise idée, mais aujourd’hui le mode de production à coup sur le plus performant et disposant du meilleur rendement énergétique est la pompe à chaleur. Pompe à chaleur qui fonctionne à l’électricité, bien que les émetteurs puissent être hydrauliques (principalement) ou électriques. 

Mais j’aimerais comprendre : par quoi voudriez-vous remplacer le chauffage électrique assuré en France à 90% par des énergies décarbonnées (78% nucléaire, 12% hydraulique) ? 

Par du gaz ? Pas très écolos. Pas très logique non plus dans une démarche d’indépendance énergétique (le combustible nucléaire ne représentant toujours lui que 5% du prix final payé par le consommateur).

Par du charbon, de la lignite, du fioul ? N’en parlons pas. 

Par de l’éolien et du photovoltaïque ? L’intermittence et le caractère aléatoire de ces mode de production imposent de doubler les infrastructures par du fossile à démarrage rapide (à gaz généralement), forts émetteur de GES. Pas très écolo là encore, comme le prouve l’augmentation de l’émission de CO2/habitant en Allemagne, malgré les investissement colossaux dans ces énergies dites renouvelables. D’autre part se poserait là encore le problème des pertes en ligne. 

Par de l’hydraulique (STEP) ? Impossible, la France ayant atteint dans ce domaine sa capacité optimale d’aménagement et de production.

Par de la géothermie ? C’est balbutiant, et nous ne sommes pas sûr de disposer de gisements facilement exploitables sans recourir massivement à de la fracturation hydraulique, la même exactement qu’emploient actuellement les firmes qui exploitent les gaz de schistes...

Par de la biomasse ? Inenvisageable à très grande échelle, en substitut aux autres modes - et volumes - de production, cela impliquant une nécessaire surexploitation des ressources et la perte de son statut d’énergie renouvelable. C’est d’ailleurs le biais majeur de l’auteur de l’article, qui croit possible d’extrapoler à l’ensemble de la population française et a fortiori mondiale son propre mode de consommation, et qui est à l’évidence une gageure.

Alors par quoi ? 

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