@lermontov
la génèse est un récit mythologique. Et comme tout récit mythologique, il n’y a qu’une façon de le lire : en le prenant au sérieux. Ce qui veut dire que soit on lit le texte en entrant dedans et en se posant la question de savoir ce qu’il dit réellement soit on ne le lit pas. On en fait un conte sans importance et basta. Non moi je lis le texte sérieusement et je me pose la question sur ce qu’il dit.
Par exemple quand j’affirme que la circoncision a à voir avec le sacrifice d’Abraham, je le sais pas la promesse qui est faite par Dieu lorsqu’il demande la circoncision et qui s’accomplit seulement lorsqu’il réussit l’épreuve du sacrifice.
Donc nous sommes dans un récit mythologique et les personnages qu’on y rencontre sont des figures, des archétypes. Je te parle de Pharaon et tu me réponds en me parlant de Pharaon. Sauf qu’on ne parle pas du tout de la même chose. Le Pharaon de la bible n’est pas du tout le Pharaon historique. ça n’a strictement rien à voir. Dans la genèse, Pharaon est le symbole de l’homme tout puissant, c’est à dire qu’il symbolise les velléités de toute-puissance en l’être humain, en toi, en moi, en tous. Pharaon, c’est le Pharaon en nous, celui qui se prend pour DIeu sur terre, qui croit que le monde tourne autour de son nombril et qui voudrait que tout se plie à ses désirs. ça n’a rien à voir avec le Pharaon historique.
Donc que nous apprend l’épisode de Pharaon ? Qu’un être humain, s’il en a la pouvoir, est près à tuer un autre être humain pour lui piquer sa femme. Ce qui veut dire que la concurrence pour la possession des femmes est source de violence. Une violence qui ne va pas s’exprimer seulement dans le fait de tuer pour piquer la femme, mais dans la compétition elle même, pour avoir la belle voiture, pour avoir la belle situation, pour avoir la belle maison.
Ainsi, la circoncision consiste à tuer Pharaon en soi, à renoncer à nos volontés de toute puissance.