Je vous donne tout à fait raison quand vous voyer dans la spiritualité un moyen de développer l’intelligence du cœur, mais entre Orient et Occident, l’objet même de la spiritualité n’est pas le même.
Les religions orientales voient l’homme comme un composant d’un tout organisé en niveaux que l’homme peut parcourir pour s’élever. La spiritualité se pratique avec des techniques qui consistent surtout à effacer sa propre identité pour ressentir et se fondre dans le tout.
Avec les religions du livres, l’homme est différent et indépendant de Dieu. La spiritualité est un moyen de créer un lien avec Dieu considéré comme autre. Il n’y a pas d’exercices particuliers, il suffit de laisser une place à Dieu dans notre cœur qu’il va utiliser pour remplir notre vie. L’altérité permet une relation d’amour qui n’est pas possible si nous faisons partie du tout et chaque individu est considéré comme un personne avec sa personnalité propre. Dieu s’adresse donc à chaque individu en particulier et propose à chacun un chemin qui lui sera personnel. Je rencontre souvent des candidats adultes au baptême catholique et je me rend compte que chaque expérience de Dieu est différente et permet à chacun de trouver sa place.
Pour les catholiques, la méditation orientale par le vide est considéré comme nocive, car elle ne permet pas de faire le tri entre les nombreux esprits qui pourraient s’installer dans notre cœur. Seul le Christ est bienvenu, car avec lui, il n’y a aucune contrepartie. Il nous donne son amour et nous pouvons répondre volontairement en redistribuant cet amour.
Toutes les techniques de méditation fonctionnent, mais il faut être conscient du but recherché avant d’utiliser telle ou telle technique. L’occultisme permet réellement d’obtenir une guérison ou un pouvoir par exemple, mais les contreparties sont rarement explicités et peuvent se révéler catastrophiques.
Le chemin vers l’Inde a été très à la mode à la fin du XIXème siècle et de nombreux intellectuels ont alors écrits des livres sur le sujet (Rudolph Steiner, Papus, St-Yves d’Alveydre…) et ce mouvement donna naissance à des groupes ésotériques et à l’occultisme. Quelques obédiences franc-maçonnes ont suivi ce mouvement et se retrouvent aujourd’hui plus proches d’une secte sataniste que d’un think tank. La culture du secret est un marqueur sûr des dérives occultes.