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Commentaire de njama

sur Les relations Franco-Saoudienne : Business avant tout


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njama njama 3 mars 2016 10:08

Il est toutefois utile de rappeler que cette dotation en armements divers pour l’armée libanaise était un DON de l’Arabie saoudite ..., ce qui est déjà en soi très étrange, drôle de philanthropie !
et que sans appel d’offre, le monarque saoudien graissait ouvertement la patte du gouvernement français puisque le contrat précisait que ce « don » devait être consacré à de l’achat de matériel français !
Hollande, l’idiot utile du wahhabisme ?

L’Arabie saoudite annule son don de 3 milliards au Liban
20 février 2016
Le 29 décembre 2013, l’Arabie saoudite annonçait un « don » de 3 milliards de dollars à l’armée libanaise, lors d’un sommet réunissant à Riyad autour du roi Abdallah les présidents François Hollande et Michel Sleiman, ainsi que l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri et le président de la Coalition nationale syrienne Ahmad Assi Jarba. Le roi précisait que ce « don » devait être consacré à de l’achat de matériel français.

Contrairement aux médias saoudiens, français et libanais, nous avions expliqué que le « don » saoudien était en réalité la rétribution de la destruction du témoignage de Majed al-Majed *, arrêté par l’armée libanaise [1]. Majed al-Majed était le représentant spécial du prince Bandar ben Sultan et le chef opérationnel des diverses organisations jihadistes au Liban. Il avait révélé aux enquêteurs militaires l’ensemble de ses contacts, notamment dans les milieux politiques. Ses aveux étaient de nature à compromettre très gravement le Royaume.

Dans un premier temps, le 6 janvier 2014, le chef d’état-major des armées libanaises, le général Jean Kahwaji, déclarait avoir renoncé à ce somptueux don. Mais par l’odeur des commissions alléché, le président Michel Sleiman —qui avait déjà reçu 50 millions de dollars de « don personnel » du roi d’Arabie— s’opposait à cette décision et exigeait que l’on poursuive le deal. Paris, impatient de vendre ses armes, poursuivit les négociations. Cependant les choses allaient de mal en pis. En définitive, seuls 48 missiles antichars Milan (de fabrication allemande) ont été livrés par la France.

En définitive, Riyad a annoncé le 19 février 2016 l’annulation de ce don. La décision du roi Salmane est motivée par l’absence de condamnation par le Liban des agressions contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran ; une manière de rejeter la responsabilité sur le ministre aouniste des Affaires étrangères, Gibran Bassil. Majed al-Majed est mort. Deux ans ont passé et ses aveux ne sont plus valides juridiquement. Le terrorisme wahhabite peut continuer.

Le silence et la trahison qui valaient 3 milliards de dollars
Mais pourquoi donc l’Arabie saoudite a t-elle décidé d’équiper l’Armée libanaise de 3 milliards d’armement français, alors que durant les dernières semaines ses relais au Liban ne cessaient de dénoncer le slogan « Peuple-Armée-Résistance » et de mettre en cause la collusion entre militaires et Hezbollah ? Et si cette soudaine générosité était le prix du silence libanais, celui de l’oubli des centaines de victimes du terrorisme saoudien au pays du Cèdre, et de la trahison française de ses engagements au Proche-Orient ?

[1] « Le silence et la trahison qui valaient 3 milliards de dollars », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 janvier 2014.

* Majed al-Majed est un ressortissant saoudien chef des Brigades Abdallah Azzam, une branche d’Al-Qaida au Liban. Il a reconnu lors de son arrestation être un officier des services secrets saoudiens, placé sous l’autorité directe du prince Bandar Ben Sultan. Il dirigeait une branche d’Al-Qaïda et assurait le lien entre celle-ci et de hautes personnalités du Proche-
Orient.


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