@Nicole CHEVERNEY
Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour vos deux intervenions et de vous donner un conseil : n’engagez surtout pas le « dialogue » avec l’individu que vous avez remis à sa place. Il ne supporte pas ça, et ensuite vous l’avez pour l’éternité accroché à vos basques. Nous sommes plusieurs à en avoir fait la triste expérience.
Mais revenons donc à la partie intéressante que vous développez et à laquelle je n’aurai as la prétention de vous répondre de manière exhaustive.
Je crois qu’il est important de distinguer deux choses : les structures et le statut des fonctionnaires car les deux ne sont pas liées.
S’agissant des structures et plus largement l’esprit sur ce que doit être le service public et son importance, je pense que nous pouvons tomber plus ou moins d’accord. Je suis comme vous hostile à son démantèlement. Et je suis attaché au fait qu’il fonctionne bien. ce qui n’est pas toujours le cas, hélas, et je pourrais autant vous en parler en tant qu’usager (je le suis encore en tant qu’expatrié et je vous assure que pour moi c’est une calamité) et aussi en tant que partie prenant du système puisque j’ai eu à commander, diriger ou manager (rayez les mentions qui ne vous conviennent pas) des fonctionnaires.
Et ces deux expériences, d’un côté et de l’autre du guichet, s je peux me permettre une image m’ont convaincu qu’une part importante des dysfonctionnements que j’ai pu constater ressortissent beaucoup du statut.
Le statut est protecteur. Ce n’est pas critiquable en soi sauf quand il permet l’irresponsabilité. En tant qu’usager, c’est l’administration qui est fautive si vous n’êtes as satisfait et non le fonctionnaire qui a mal fait son boulot. En tant que manager vous vous trouvez facilement devant ce double écueil qui est de ne pas pouvoir récompenser ceux qui le méritent et de ne pas pouvoir sanctionner ceux qui le méritent aussi. Je parle là en termes de carrière. C’est un point que je pourrais développer ou que j’aurais volontiers développé s’il ne me conduisait pas à évoquer ma carrière, ce que j’évite tant que rôdent dans les parages de tristes individus, vous avez saisi à qui je fais allusion, prêts à faire feu de tout bois.
Je pense sincèrement qu’on pourrait adapter ce statut en mixant contractualisation et titularisation, c’est-à-dire se donner le temps de vérifier les qualités de ceux qui aspirent à faire carrière au sein du service public. C’est ainsi que fonctionne l’armée par exemple sauf à la marge pour les officiers issus des écoles de recrutement direct.
Par ailleurs il existe des pays, la Suède par exemple, où tous les agents de l’Etat sont contractuels. Je ne peux guère me prononcer sur la qualité des services publics de ce pays, mais il ne me semble pas que ça fonctionne plus mal que chez nous.
Je pense que votre principe d’exigence à l’égard de la fonction publique peut être satisfait, et peut-être même amélioré en repensant le statut. Mais évidemment en ayant le souci d’efficacité (pas de rentabilité, ça c’est une absurdité) comme fondement de cette réflexion.
Cdt.