@Nicole CHEVERNEY
Je vous remercie pour ce brillant exposé. Je constate que vous connaissez fort bien le sujet, en tout cas bien mieux que moi s’agissant des évolutions.
Mais ce n’est pas celui-là que j’avais l’ambition de traiter dans mon billet. Donc je vous réponds sur ce que je connais du fait de mon expérience professionnelle et d’usager..
Vous écrivez « Les fonctionnaires, dans leur ensemble sont pour la plupart dévoués, compétents... » Je dirai qu’ils sont comme tous les autres, que si on devait établir des courbes de Gauss selon ces critères on n’aurait sans doute pas de différences significatives. Je ne critique pas les fonctionnaires à cause de leur statut car ce n’est pas celui-ci qui en fait ce qu’ils sont individuellement. Et après tout ceux qui leur reprochent les avantages qu’ils ont n’avaient qu’à, puisqu’ils sont si enviables, à passer et réussir les concours.
Par contre c’est le statut que je critique. Parce que ce statut, ainsi que les modes de gestion offrent la possibilité à ceux qui se situent du mauvais côté de la courbe de Gauss de s’y maintenir tandis qu’il est difficile de récompenser (traduire par booster la carrière) de ceux qui se trouvent du bon côté de cette courbe. C’est quand même à mon sens un problème majeur et qui nuit à l’efficacité de la fonction publique. parce que c’est un statut qui permet à la médiocrité des uns de se pérenniser, tandis que les autres peuvent légitimement ressentir du découragement et de la démotivation. Tout ça je l’ai constaté, et avec un triste sentiment d’impuissance tant mes marges de manœuvre étaient réduites et me voyant rappelé à l’ordre quand je tentais de passer outre.
Vous expliquez le statut par « la pérennité du fonctionnement de l’État ». Là je me permets d’émettre des doutes. J’ai déjà écrit que des pays avaient recours à la contractualisation de leurs agents, totalement ou partiellement, mais dans ce cas à large échelle comme l’Allemagne par exemple. J’ai parlé de l’armée où les deux-tiers des personnels sont sous contrat. je ne pense pas que cette capacité qui est ainsi offerte de sélectionner ses agents nuise au fonctionnement des Etats ou des institutions qui fonctionnement ainsi. je pense au contraire, je peux m’exprimer pour ce qui est de l’armée, qu’ils y trouvent des avantages.
Il y a par ailleurs, et c’est concomitant au terme de pérennité, de voir les fonctionnaires ou des fonctionnaires finalement se substituer au politique.
Comme vous je crois à la fonction publique, mais je pense qu’il existe de large marges de progrès à réaliser pour qu’elle remplisse bien ses missions. Si vous saviez ô combien il m’arrive parfois de constater que dans le couple de mots service public, le premier me semble bien oublié.
Cdt.