• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de JMBerniolles

sur Un retrait russe qui n'est pas une retraite


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

JMBerniolles 16 mars 2016 21:24
Dans cette affaire, on voit que l’on ne peut laisser de côté l’aspect intérieur pour tous les pays qui sont concernés. Cet aspect est un problème majeur pour l’Arabie saoudite et la Turquie qui pratiquent une fuite en avant dangereuse. Ces deux pays sont à une défaite militaire de l’écroulement massif.

Les russes sont conscients de ce problème et prennent complètement en compte cette dimension, avec le fait qu’ils sont les défenseurs et non les agresseurs. On voit que Poutine et son équipe portent une grande attention à l’économie de la Russie, au niveau de vie de la population. Des mesures fortes ont été prises, qui sont presque contraire à l’histoire, c’est à dire le fait de se tourner vers l’Asie, de vouloir se dégager de l’emprise monétaire de l’occident [la monnaie est un moyen puissant de domination et d’exploitation, particulièrement dans le système actuel]

En Ukraine, c’est frappant ils ont joué exactement dans leurs limites du moment. Ils pouvaient reprendre la Crimée, mais pas les républiques auto proclamées du Donbass. A moins d’une escalade militaire incontrôlée. Ils ont consciemment misé sur l’affaiblissement du régime de Kiev, sur le plan économique d’abord, mais aussi en développant l’action diplomatique.

Donc, il faut aussi analyser les USA sous cet aspect. La caractéristique de ce pays est que depuis des dizaines d’années ses dirigeants ne se préoccupaient pas du tout de l’économie du pays, livrée au pillage des riches avec quelquefois des montages d’escroqueries gigantesques comme les buybacks qui permettent aux plus grands possédants de se mettre directement dans les poches une partie des généreux QE de la FED, le développement de bulles financières dont l’éclat semait la misère chez une bonne partie de la population, ni de sa population. D’où ce que l’on découvre à l’occasion de la campagne présidentielle. Jusqu’à présent les USA n’ont pas souffert des nombreuses défaites militaires qu’ils ont subies. Le Vietnam a été un traumatisme, mais pas un choc économique, ni même politique d’ailleurs puisque les dirigeants ont pu continuer à mener leurs agressions et interventions sans freins. Là, ce n’est plus le cas. La défaite militaire (dans cette guerre par proxys avec conseillers, logistique et armement) qui se profile, commence par générer un choc économique en Europe qui le prend en fonction de sa totale allégeance à Washington. 

 Mais profondément il y a le recul du dollar, la perte du pouvoir sur des marchés, la chute économique intérieure (dont on mesure mal l’ampleur tant elle nous est cachée), la perte de la mainmise sur le gaz (au Moyen Orient une partie des motivations des guerres tient dans la compétition pour le gaz naturel son exploitation et son transport), en Afrique il y a la limitation de la théorie du chaos, qui mine la suprématie américaine. Avec des conséquences qui peuvent être terribles aux USA, qui paient leur déficit abyssal par l’exploitation monétaire du monde à travers le dollar.

N’importe lequel des candidats, une fois élu, serait sous la domination du système apatride de la finance anglo-saxonne et des lobbies les plus puissants, néanmoins dans la campagne, il y a un semblant de lutte entre la représentante directe de ce pouvoir transnational, guerrier, aveugle, Hillary Clinton, et d’autres candidats dont le discours prend en compte les problèmes nationaux ( C’est à l’américaine évidemment, il faut se garder de juger cela avec nos critères).
Sous Obama cette lutte existe aussi dans les coulisses du pouvoir. John Kerry représente bien les faucons, - les frappes de missiles, la plan B... -.

Les russes ont sans doute pris en compte le risque de l’arrivée au pouvoir d’Hillary Clinton.
La fenêtre pour régler diplomatiquement la question syrienne est réduite. Ils essaient d’accélérer la voie diplomatique, sans abandonner la voie guerrière, tout en se ménageant la possibilité de reprendre celle-ci à pleine échelle en mai juin... 







Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès