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Commentaire de amiaplacidus

sur C'était un p'tit bonheur


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amiaplacidus amiaplacidus 18 mars 2016 15:20

C’est Nabum, vous m’envoyez un coup de nostalgie dans les gencives.

1967, titulaire d’une bourse du gouvernement québecois, je faisais une année d’études (un peu comme l’Erasmus de l’époque) à l’école polytechnique de Montréal*.

J’étais tombé en amour avec une Québecoise** bien introduite dans les milieux culturels québecois et indépendantistes (à l’époque c’était souvent les mêmes). C’est ainsi que j’ai eu le privilège d’aller passer quelques jours sur l’île d’Orléans et de voir Félix Leclerc chez lui. J’en ai été impressionné. J’ai plusieurs photos prises avec lui dans son intérieur.

En plus d’être chansonnier (comprenez chanteur), il était écrivain. J’ai ses livres, tous dédicacés. Dans l’un d’eux, son autobiographie (il reprend le titre d’une de ses chansons : Moi, mes souliers), il y a notamment une lettre qu’il adresse en 1943 ou 44, au ministre de la guerre canadien qui dit, en substance (j’ai la flemme d’aller regarder dans ma bibliothèque pour mettre la citation exacte) :
« ... j’aurais tellement aller à la guerre, piloter des avions rapides ... courir joyeusement un fusil dans la main ... jaillir comme un diable d’un bateau pour arriver sur une plage, ... mais, malheureusement, je ne suis qu’un pauvre humain, sans force, sans énergie, bref, un déchet ...) ».
À mon avis, un grand humour sarcastique.

Quelques années plus tard, F. Leclerc fait une tournée en Europe, il passe à Paris, à l’Olympia je crois, je lui envoie un petit mot, non seulement il se souvient de moi, mais en plus il m’invite à passer dans sa loge après le spectacle. Et je me retrouve, moi, petit ingénieur, au milieu de grands noms : Francis Blanche, Jacques Brel entre autres.

Bref, C’est Nabum, vous venez de faire ressurgir un grand pan de ma vie.
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* Dans le domaine de la production électrique, ce qui ne manque pas de piquant pour l’anti nucléocrate que je suis. Bon, enfin logique, c’est lorsque j’ai vu le dégâts que pouvait causer l’accident d’un réacteur expérimental (en 1969) que j’ai changé d’orientation et que j’ai commencé une carrière en informatique industrielle (maintenant on dit robotique, cela fait mieux). Je n’ai jamais regretté, à double titre, intérêt du travail et financier.

** Cela ne s’est pas poursuivi au delà de mon séjour au Québec, la distance (surtout à cette époque) rompt passablement de liens. Remarquez, ma compagne depuis 1970 vient de beaucoup plus loin.


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