@Pomme de Reinette
Pour moi ça fait sens, cette femme montre ce qui est important pour elle. Elle ne parle pas de sa vie, elle parle d’argent ! Du reste on pourrait reprendre à l’infini les témoignages, qui veulent voir ce qui les arrange, ne pas voir ce qui leur déplaît ou ce qui est ramené à une simple nécessite : Ainsi ce réfugié qui se révolte quand il voit Defferre le maire de Marseille détourner le bateau sur lequel il se trouve sur Toulon...Bien compréhensible quand une ville est saturée, et du reste, Toulon, c’est à 60 kilomètres...Une telle plainte récurrente, met la graduation à son seuil exacte de gravité, et de la légitimité des autres, sur fond d’effets de théâtre surjoué, un trait c’est vrai culturel, et sociétal, relevant le milieu protégé...Je vois mal un prolo français de l’époque se plaignant ainsi. On serrait les dents, on n’exigeait rien, on ne se plaignait pas. La culture victimaire est récente.
Les autorités françaises en tout cas ont tenté de gérer le problème au mieux, impossible de supporter plus de quelques dizaines de milliers de réfugiés dans une ville.
Il y a une aigreur et un ressenti chez beaucoup, même si certains font oeuvre critique, ainsi cette femme qui ne s’attend pas à être accueilli à bras ouverts alors que des milliers de conscrits se sont fait tué pour tenter de sauvegarder un système condamné, et dont ils portent de façon collective une responsabilité évidente, dans le juste-boutisme., tel L’OAS, cette pieuvre...
Les pieds noirs n’ont pas le monopole de la misère. La France il faut le rappeler quinze ans avant à vu la fin d’une guerre qui l’a ruinée, qui a détruit des dizaines de villes, mis les gens sur les routes de la débacle, bouleversé et fait disparaître des familles entières ; alors le drame du déracinement de ces frais implantés, dans un pays qui n’était pas le leur, et qui a poussé l’OAS à des solutions putschistes, ça ne les fait pas pleurer...Ils ont un système de comparaison.
Les pieds noirs ont pu tout de même partir, et être accueilli, bénéficié d’allocations et d’un statut dans un pays généreux, certains Français, en 40 n’ont pas eu cette chance ; d’autres étrangers n’ont plus...L’exil d’un million de personnes c’est colossal !..on le voit de nos jours, certains se font plus que prier, un euphémisme.
L’histoire est parfois bien plus cruelle que ce retour en métropole, un pays où certains n’avaient jamais mis les pieds, français par logique administrative. Mais au final je vois bien mal le respect pour cet accueil qui s’est fait dans des conditions d’urgence.
Au moins un peu d’humilité et de relativisme dans les propos n’auraient pas été de trop : Je pense à cette femme qui voudrait aller cracher sur la tombe de De Gaulle, n’imaginant pas une seconde que sa communauté était coupable d’excés ayant amené ou aggravé le phénomène d’exclusion, rejettant tout les torts sur un bouc émissaire qui avait tenté de les défendre, en vain...Qu’aurait il fallu faire de plus, alors qu’il a fait bien plus,et trop ce qui était souhaitable ? Maintenir un million d’hommes armées là bas pour leur permettre de vivre leur vie au soleil ?...Le pathos c’est bien, mais un peu de réalisme et de remise en question à la simple vue des faits et de l’équilibre des forces.