@Pomme de Reinette
Je suppose que vous faites de l’humour, mais en fait d’incohérence et d’esprit torve, vous me semblez n’avoir de leçon à prendre de personne : Je remercie simplement dieu d’être né au bon endroit au bon moment, du bon coté du mur...Comme dit Le Forestier, dans une très belle chanson, « Etre né quelque part »..... Ce qui ne m’a pas empêché par le témoignage de mon grand père d’être sensibilisé à l’horreur de Verdun. De mon père à celui de la résistance....Tout cela m’a donné le gout de l’histoire..Je me souviens d’une marche exténuante de 100 kms sur l’ancien chemin des dames et de verdun où avait été blessé mon grand père, et je ressentais des choses particulières.Le service militaire en France, j’en donne un condensé très fragmentaire et ironique dans ce casernement où l’on stockait le matériel de mobilisation, où j’ai passé six mois relativement peinard, si l’on exclue les centaines d’heures de garde de nuit, et les corvées, un détail.
Avant, c’était quatre mois de classe que bien peu d’ados supporteraient de nos jours. Ce n’était pas si évident que cela d’être du jour au lendemain d’être confronté à l’arbitraire, à l’esprit d’un petit sergent qui vous aboyait dessus, qui vous faisait ramper entre les barbelés en lançant des grenades offensives lors de stages commandos ( j’ai gagné des acouphènes et une perte d’audtion pour le reste de mes jours)..Les planqués, c’était ceux qui arrivaient à se faire pistonner, réformer ou mieux envoyer comme coopèrent avec un très bon salaire au bout du monde, ne nous trompons pas
...Alors oui, cette expérience vous sensibilisait un peu, toutes proportions gardées, avec le destin des trois ans qu’avait du supporter les anciens appelés, mis sous la tutelle parfois de pervers. Mais je me garderais de faire des amalgames ; Il existe des gens très responsables aussi dans l’armée, comme partout, et courageux. Maintenant pour les autres, je me souviens qu’on était très songeurs, tous, en pensant qu’on se trouverait sous la responsabilité de ces types pervers en cas de conflit....
L’esprit de corps dans l’armée est très fort, et il est très difficile de se marginaliser, de jouer à la belle âme. Etre un soldat c’est obéir, on vous dresse à cela...
J’ai vu il y a quelques années un très bonne émission sur arte au sujet de militaires ayant déserté, aux etats unis, en algérie, et en israël. C’était des armes fortes, qui en étaient sortis grandi, et qui avaient eu un courage énorme pour résister......
Qu’aurait on fait en Algérie, ou en argentine, ou en Israël, voilà le genre de questions qu’on se posait, en discutant Sartre et camus.... Pour ça, je ne regrette absolument pas cette expérience. Elle m’a mis en relation avec les techniques de conditionnement et de soumission, avec des gens qui avaient traîné en Algérie, des gueules cassées que je reverrais d’ailleurs ensuite en médecine psychiatrique.
J’étais du bon coté de la blouse ; mais les anciens d’Indochine et d’Algérie, il ne faut pas se fier aux statistiques pour connaitre le nombre de survivants ; beaucoup sont morts dans leur tête. Ce qui n’est pas un scoop, d’une guerre à l’autre..C’est pas de pot, quand on n’est né en 1915, ou 1940 ; déjà d’être né en pleine guerre, mais de plus d’être en germination pour celle d’après...