@Jean J. MOUROT
Votre témoignage est éclairant, et c’est au fil de témoignages que cet article et ces réponses gagne en valeur. Le noir et le blanc comme vous dites n’existe pas dans cette affaire, et il y a des choses que seules l’expérience du terrain peut vous faire comprendre, et relativiser. « Avoir 20 ans dans les aurès », sans doute c’était pas facile ; déjà les politiques tétanisés par les enjeux, leur carrière, n’étaient pas les meilleures guides. Salan, et ce quarteron de généraux félons, c’était autre chose. Ce n’était pas des gamins, mais des chefs militaires qui auraient pu emmener le pays et l’histoire sur une pente fatale, si la troupe avait suivi. Tout le monde n’est pas DeGaulle c’est sûr, mais même lui en l’occurrence tergiversa et n’eut pas le courage de mettre un terme à cette affaire plus tôt...Reste que la pression autour de lui était énorme, même si l’opinion publique était depuis longtemps pour la paix. Mais les essais atomiques dans le Sahara furent sans doute aussi déterminant.
Quand aux harkis, c’est sûr, ils ont été sacrifiés, en tout cas leur sort soumis à la roulette. il ne faut pas oublier la dureté de ces temps, où le poids d’une vie humaine ne pesait pas grand chose, où l’on ne s’encombrait guère de travail de repentance et de cellule de soutien psychologique..Après deux guerres, les anciens trouvaient que les jeunes de toute façon avaient bien de la chance.... il faut se rappeler aussi comment on était maté les manifestations algériennes en france, comme celle du métro charonne, des milliers de manifestants balancés dans la seine. Nous retrouvons comme préfet de police, Maurice Papon, de sinistre mémoire.