Je n’ai nullement la sotte prétention d’égaler l’ironie de Voltaire ni celle de Montesquieu, même si j’aime bien les imiter avec plus ou moins de bonheur, je vous l’accorde.
Mais tout de même, comment avaler toute crue la comparaison cynique entre un magistrat et « un anonyme » ? Elle devait allumer tous les clignotants de votre tableau de bord !
De même, le dernier paragraphe était clair : « On souhaite qu’il n’y soit pas contraint », donc que justice soit rendue au « Canard » pour qu’il n’ait pas besoin de monter à la cour européenne !
À partir de ces points d’ancrage, tout devient ambiguïté volontaire,
- y compris les qualificatifs du magistrat, « honorable », « présumé innocent et vertueux »,
- ou encore « dans cette affaire, parmi les innocents on ne compte aucun magistrat »,
- sans compter, en fin de premier paragraphe, « les cornes, de celles qui mettent en pièces la présomption d’innocence et la confiance en la justice de son pays. »
Allez, soyez beau joueur !
Quant à l’argument, soutenu par certains, selon lequel, puisque un groupe de lecteurs s’est pris les pieds dans le tapis, c’est donc que mon tapis n’était pas en place... Hélas ! la pression du groupe n’est pas un argument qui vaille. Descartes l’a dit avec raison. Un groupe peut se tromper. Solomon ASCH l’a montré, il y a plus de 50 ans, dans ses fameuses expériences sur la pression du groupe ! Paul VILLACH