@Laurent CRIADO
Ouf ! Terminé la spéculation honteuse des années 80, avec des petits propriétaires pensant que leur baraque valait une fortune de plus en plus forte, d’année en année. Un effet de bulle qui n’est pourtant pas tout à fait redescendu, des biens restant surévalués.
Il est certain qu’un type de clientèle s’est évaporé en grande partie, celui des jeunes accédants : On connait les raisons ; disparition des contrats de travail, celui ci devenant aléatoire et sous-payé. Dés lors, on comprendra que s’acheter une maison n’est plus envisagé pour certains, arrivant de plus en plus tard, d’ailleurs, sur le marché du travail, et ayant d’autres soucis que de « s’installer », et en n’ayant de toute façon ni les moyens, ni l’envie de se mettre un boulet au pied. Il est possible aussi que cette accession à la priorité ne soit plus l’omega de la vie, comme elle pouvait le représenter pour les générations passées.
Ceux sont les grecs qui sont en pourcentage le plus propriétaires, et les allemands qui le sont le moins. Voilà qui montre que cet investissement n’est pas vécu de la même façon chez des populations n’ayant pas la même économie, dans ce qu’on pourrait pensé un curieux chassé croisé. La maison représente t’elle pour les grecs la dernière île de sécurité, aussi trompeuse que peut l’être celle de Lesbos ?
C’est un peu une crise des représentations et des investissements, sur fond d’attente. Dans notre pays, impossible donc de séparer accession à la priorité et monde du travail, et environnement, mis à part pour les investisseurs, ceux ci d’ailleurs plus d’une fois marri, par des promesses foireuses de placement locatif, dans des villes suréquipés en logements de ce type.
On ne pleurera pas sur eux, surtout au vue des loyers pratiqués, infamants, ramenés depuis quelques temps à des dimensions plus honnêtes. La loi du marché a parfois du bon. En tout cas le prix d’une maison est bien souvent irrationnel, lié à la spéculation, à l’humeur du moment, dans une suite de bulles et d’effondrements. Maintenant, c’est aussi toute une génération de propriétaires, issu du baby boom, né après guerre, qui commence à disparaître, et les biens mis en vente, plus nombreux, vont forcément se traduire là aussi au niveau du thermomètre des prix.