@Shopi
J’admets volontiers la pertinence de votre première correction. Seulement, de là à parler de « révisionnisme », terme fourre-tout qui a surtout pour mérite d’immoraliser le débat, et qui n’a pas grand sens pour l’historien. L’Histoire ne doit en effet pas être figée et dogmatique. Elle est au contraire mouvante et parfois contestée, surtout dans les années suivant les événements, vous le savez. Elle est donc « révisable » en fonction des éléments nouveaux apparus susceptibles de la faire évoluer, dans un sens ou dans l’autre. C’est un processus qui prend des années avant que le socle d’un événement se durcisse, que l’on sache de manière objective ce qu’il s’est passé, à partir de sources diverses et variées. Mais la version des faits qui se dessine progressivement ne peut pour autant pas être considérée comme définitivement établie, même si elle est communément admise à un instant T.
Que ce soldat soit jugé, je n’en disconviens pas à un seul moment, y compris dans mon article. Et je m’en félicite d’ailleurs. Mais en aurait-il été ainsi si la scène n’avait pas été médiatisée ?
Autre problème, factuel cette fois-ci, et de taille, (et j’insiste car vous ne rebondissez pas dessus) : ce soldat est poursuivi à ce stade pour un homicide INVOLONTAIRE (« manslaughter ») et non pour meurtre ou assassinat (= meurtre avec préméditation) qui sont des gestes commis avec l’intention délibéré de tuer. Or, tirer une balle en pleine tête d’une personne, si ce n’est pas pour tuer délibérément, à quoi cela pourrait-il être destiné ?