• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de MILLA

sur Banquet de Rivarol & Colloque Iliade : le double visage de l'extrême droite


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

MILLA (---.---.1.10) 15 avril 2016 00:17
JEAN-CLAUDE NATAF ET PHILIPPE PENINQUE SONT SUR UN BATEAU… C’EST LE RADEAU D’LA MARINE !!

Le magazine photo Polka Magazine sort ce mois-ci un dossier intitulé « FN et Ultras ».
Si nous avons déjà beaucoup écrit sur ces différentes relations, tenues et entretenues avec des Gudards actuels ou historiques, ou avec certains membres des JNR, il en est une toutefois qui mérite d’être précisée. Celle qu’entretient certains cadres et dirigeants du Front National avec une partie des figures les plus radicales de la communauté juive de France, au premier plan desquelles figurent la Ligue de défense juive et son représentant Jean-Claude Nataf, dit Carlisle[1].
Sur une des photos publiées par Polka Magazine nous le voyons discuter, tout sourire, avec Philippe Peninque, devenu une vedette bien malgré lui suite à l’affaire Cahuzac.



A première vue cette relation pourrait paraître totalement contre nature, pourtant elle n’est que l’aboutissement d’années de contacts divers et variés.

LDJ – FN, je t’aime moi non plus

Les premiers contacts de Jean-Claude Nataf – Carlisle avec le « clan mariniste » datent du début des années 2000. A l’époque c’est avec Louis Aliot, le pourfendeur d’antisémites au sein de Front National que des contacts ont lieu. En 2010 Marc Georges[2] raconte cette anecdote dans une interview donnée au journal Rivarol :
« En 2006 Alain Soral, inquiet pour sa sécurité, avait sollicité Marine Le Pen dont il connaissait les accointances judéomanes [sic], pour qu’elle intervînt en sa faveur car il craignait d’être menacé par des bandes sionistes du type du Bétar ou de la LDJ. Et Marine Le Pen a appelé devant lui dans son bureau Michaël Carlisle, le chef de la Ligue de défense juive, pour lui demander si Soral était effectivement menacé. Ce à quoi Carlisle a répondu que non. Et pour cause, quand on sait qu’en contrepartie de ce service, Alain Soral, ce qui en étonnera plus d’un — c’est lui qui me l’a raconté — qui avait sympathisé avec Gilles-William Goldnadel, agent israélien notoire, ultra-sioniste, a présenté ce dernier à Marine Le Pen dans le cadre d’une rencontre tripartite. Edifiant  ! »[3]

Cette interview fait l’objet d’un article dès le lendemain sur le blog Droites Extrêmes du Monde mais sans faire mention de cette anecdote. L’article du Monde est repris sur le site officiel du FN « Nations Presse Infos ». Peu étonnant, puisque débarrassé de ce passage, l’article au final servait les intérêts marinistes dans sa course à la présidence du FN, sa conclusion étant :
« Bref, à l’insu des protagonistes, les prises de position de Marc George et Jérôme Bourbon en faveur de Bruno Gollnisch, pourraient avoir des allures de baiser qui tue ». Etrange tout de même que ce coup de fil n’ait pas déclenché plus d’interrogations de la part des média à l’époque. Renseignement pris, il semblerait qu’il n’y ait pas eu appel, mais plus simplement un entretien direct.

Un des autres alliés de JCN-Carlisle au sein du FN est Jean-François Touzé, dont il est un proche. Ce dernier, véritable girouette de l’extrême droite[4] en faisait un interlocuteur parfait, mais sa ligne jugée trop « occidentaliste » débouchera sur son exclusion du Front. On le retrouvera quelques années plus tard, toujours aux côtés de JCN-Carlisle, prenant la parole lors de rassemblements de soutien à Israël, notamment ceux organisés par l’association Europe-Israël de Jean-Marc Moskowicz. Et à ceux qui s’inquiètent ou s’étonnent de sa présence (notamment lors de la manifestation devant l’ambassade d’Israël), il répondra sur le site ultra sioniste JSS-News : « il se trouve simplement que ce jour là mon ami « Mickaël C » de la LDJ m’a demandé de prendre le micro et d’improviser un discours ce que j’ai fait bien volontiers. » On ne peut faire plus clair.

Toutefois ces rencontres entre JCN-Carlisle et l’équipe mariniste rencontrent un obstacle de taille, l’attitude et les choix stratégiques d’un Jean-Marie Le Pen, qui au même moment, joue la carte du duo Dieudonné – Soral livré sur un plateau par Frédéric Chatillon[5]. La consécration de cette nouvelle alliance est la venue de Dieudonné à la fête « Bleu blanc rouge » (BBR) du FN en 2006. Cela met un coup d’arrêt aux rencontres entre JCN-Carlisle et l’équipe mariniste. Pour ce dernier, présent aux BBR et menant la fronde contre Dieudo, F. Chatillon représente la quintessence de l’antisémitisme, et on peut dire qu’il connait fort bien ce sujet, tout comme il connait fort bien le monsieur.
Mais pour comprendre cela il nous faut remonter un peu dans le temps, dans les années 1980 plus précisément. A cette époque la LDJ n’existe pas encore, et c’est au sein du Betar qu’évolue JCN-Carlisle. Il participe, entre autres, à la mise en place de ce qui deviendra quelques années plus tard le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ), officiellement rattaché au CRIF depuis.
Une de ses principales activités du moment est la « surveillance » des groupes d’extrême droite (ED), avec une préférence pour ceux définis comme antisémites. C’est à ce titre qu’il fréquente différentes librairies, au premier plan desquelles figurait Ogmios, librairie où officiait Frédéric Chatillon. Dans sa très complète biographie de François Duprat, Nicolas Lebourg nous apprend que Jean-Claude Nataf était présent au cimetière Montmartre pour la commémoration de la mort de François Duprat en 1998, année où Pierre Sidos était présent avec pas mal de militants de l’œuvre française, Nataf est présenté comme « cadre du Betar … qui se charge de longue date de garder un œil sur l’extrême droite antisémite 





Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès