Excellente analyse dont la lucidité implacable fera, espérons le, réfléchir ceux qui nous demandent de voter pour Bayrou afin de mettre en échec et la droite et la gauche, pour un très problématique parti de techniciens apolitiques ou de transfuges désorientés et néanmoins carriéristes, sous la gouverne d’un président manipulateur qui prétend s’imposer en escamotant de la politique tout débat entre la droite et la gauche et donc tout débat politique
il faut, pour tous ceux qui croient que FB serait en train de construire un nouveau « centre gauche », souligner que sa volonté de « centrer » la politique sur la réduction de la dette comme un but en soi, voire sur la suppression de tout déficit public de fonctionnement, est proprement anti-sociale. C’est confondre la politique et l’économie et celle-ci avec une comptabilité purement fiscale d’entreprise (voir sur un autre fil mon commentaire sur ce point). cette double réduction est proprement anti-politique.
Le projet de FB et son succès sont pour le moment, chez des citoyens déçus de la politique, l’expression du désir illusoire de voir la politique se dépolitiser en technocratie au dessus des choix sociaux indispensables pour réduire les injustices criantes qui sont à l’origine de cette déception.
Si renouvellement de la politique vers le centre gauche il doit y avoir, il passera par la PS et non par l’UDF parti qui, malgré l’image que désire se donner son candidat, reste indiscutablement à droite par son conservatisme économique et social, comme on le voit par son alliance avec l’UMP dans toutes les régions et départements.
Vous pouvez remplacer « la dette, la dette.. » par « ma cassette, ma cassette » (l’Avare de Molière) et vous aurez la sens du discours de FB sur la plan économique.
Preuve, s’il en est, de notre analyse, la déclaration de F. Fillon dans le Monde d’aujourd’hui :
"Mais l’UMP n’oppose pas de candidats à l’UDF aux législatives (Le Monde)
Non (FF). On ne lui déclare pas la guerre, car on sait bien que son électorat est le même que le nôtre. (...) Il faut simplement que François Bayrou ne dépasse pas certaines limites et qu’il ne s’écarte pas trop des valeurs et du pacte qui existe entre le centre et la droite."
La chose est dite et l’on ne pourrait pas mieux la dire !