"[...] Par ailleurs, en ce qui concerne les moyens d’analyse des
génomes, les méthodes modernes de séquençage
permettent dorénavant d’identifier avec précision
la proportion de nucléotides qui diffèrent d’un
individu à l’autre. Un certain nombre de recherches
ont donc été entreprises pour tenter de montrer que
des données génétiques rendent possible la
distinction entre personnes originaires d’Europe, d’Afrique
ou d’Extrême-Orient.
Ces recherches ne sont pas mal
vues des représentants politiques des « races »
blanche, noire et jaune, tout au moins en Amérique du Nord.
Elles sont même encouragées par les industries pharmaceutiques
qui espèrent trouver des médicaments plus efficaces
parce que mieux adaptés que ceux destinés à
des catégories non différenciées. Ainsi le
BiDil(2) lequel est censé traiter
plus efficacement l’insuffisance cardiaque chez les patients
noirs que chez les autres.
Les observations cliniques semblent confirmer,
il est vrai, que les malades ont, statistiquement parlant, des modes
de réaction aux traitements qui diffèrent selon leur
ethnie (mais aussi, bien évidemment, selon de nombreux autres
facteurs liés notamment au niveau et au mode de vie). Pourquoi
alors, dans l’intérêt même de ces patients,
ne pas chercher à les différencier par la présence
ou l’absence de tel gènes ou groupes de gènes
? [...] "
*(2) Le BiDil était devenu un médicament
potentiellement racial (au bon sens du terme), dont la promotion
avait été faite par l’Association des Cardiologues
Noirs. Aujourd’hui, son bon effet spécifique semble
remis en cause.
Source