Mais l’idée de partir de l’Esprit absolu pour arriver à la pleine
manifestation de cet Esprit dans le temps et l’espace était assez
intelligente.
Oui, l’ontologie de Hegel, très baroque d’apparence, est la seule possible « évoluante ». Marx l’a « renversée » en changeant Esprit du Monde par homme générique, mais c’est alors un immanentisme qui peut se démolir comme idéalisme romantique
Par contre le relativisme dont vous parlez ne résiste pas à l’éthique de la praxis sociale « rationalisée », c’est là le marxisme final. Ce qui fait retomber sur Hegel en pratique !
« L’Être n’est pas le constituant mais le constitué : ce sont les rapports de classes qui le définissent. Il est dans et selon le politique : manifestation et expression. [...]l’Être n’est pas la source mystérieuse : le noumène, la substance intangible que le politique ne peut que corrompre, et qui serait irréductible au savoir [connu seulement par l’intuition de Hüsserl et autre mysticismes]. L’hypostase Être et ses dérivés : nature, instinct [Nietzsche], chose en soi [Kant] etc ... [âme, Dasein ...] témoigne [juste] de la constante aliénation politique. »
L’Être et le Code’ Clouscard
« Le réel comme corollaire de la praxis est la proposition la plus radicale du concept de praxis. Celle-ci ne saurait être réduite à un quelconque réalisme du temps et de l’espace. Le réel est une construction. Il n’a pas recours à une rationalité qui serait extérieure à la praxis et indépendante. Il est l’identification d’une durée qui naît du travail et d’une chronologie qui n’est autre que la mise en forme de la production. La praxis est mesure de toute chose. »
« Cette ontologie sociale apporte un total renversement philosophique qui prétend répondre à la crise de la pensée “occidentale”. Notre contribution est un travail pour la reconnaissance… de ce qui est devenu nécessaire. Il s’agit, rien de moins, de passer de l’Être (d’origine “naturelle”, l’être de la nature) à l’Être de la praxis, du corps social. »
’Les chemins de la praxis’ Clouscard
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