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Commentaire de Jo.Di

sur La loi travail, entre postures et idéologie


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Jo.Di Jo.Di 7 mai 2016 18:13

 
L’idéologie libérale de l’inversion des normes :

 
L’État social-libéral ne peut pas demander directement aux individus de se soucier des conséquences sociales de leurs actes, en contradiction avec le principe de non-­ingérence des individus dans les affaires publiques, donc des autres, principe de base de sa fourmilière hayekienne : la liberté du moderne.
 
Car l’ingérence dans la vie individuelle est LA faute morale pour le libéral, la porte ouverte à une volonté de répartition du travail et du profit, nuisible à l’économie. L’attitude préférable, non-citoyenne, de non-souveraineté, postule que l’individu n’est qu’égoïste.
 
Par exemple le critère de Pareto pose que la loi « optimale » ne peut aller contre la volonté d’un seul individu. Évidemment c’est l’unanimité qui est alors dure à trouver pour changer le statu-quo et chacun à son idée de l’optimal. D’où quelque impuissance politique pour réformer suivant le plan de l’ingénieur Capital. L’État (où son mime actuel) doit convaincre de la « bonne action économique » qui optimisera tous les caddies pour trouver son consensus, et surtout pas en appeler à quelque sacrifices pour une collectivité qui ne doit pas exister moralement.

Que fait l’état social-libéral individualiste pour modifier le comportement du bobo qui ne s’intéresse qu’à sa petite personne ? Le récompenser ou le punir, par « incitations » où « désincitations » « économiques » . L’Etat libéral ne se pose qu’une unique question : Qui subventionner, qui taxer, comment ? Il abolit alors la différence entre la politique économique et le droit pénal. D’où les non poursuites pénales de fraudeurs du fisc par ex ...
 
Le Capital (l’UE) fixe des objectifs étatiques à réaliser. Mais l’État ne présente évidement pas les choses sous cet angle. Les individus doivent être manipulés : Le licencié est faignant, obsolète, il coule la boite, mais hypocritement il est laissé dans l’ignorance du fait que le secteur dans lequel il travaille a été ouvert par l’État à la concurrence mondialiste.
 
Golden parachute : Une éthique patronale est promue. Une trop grosse rémunération du patron n’est pas morale ? Non, elle est juste dépendante du bénéfice, juste une optimisation économique de l’entreprise.
 
L’état économiste doit organiser le culte du groupe de référence légitime, c’est à dire définir les sous-groupes d’individus qui servent de base à des monades économiques, et les légitimer moralement. D’une certaine façon il adopte la théorie des « états » constitutifs de L’État organique de Hegel (organisation en corporations de « classes » sociales coopératives aux cultures différentes), mais abandonnant l’Idée pure-politique d’Hegel, pour l’économisme.

Si le groupe entreprise ne veut pas s’organiser, l’État libéral prendra incitation, taxation fiscales : Une optimisation toujours qu’économique de dernier recours (cas de la fiscalisation des options du Golden parachute).
 
Alors contradiction inévitable de la morale des sous-groupes : syndicats corporatistes égoïstes mais profits des fonds de pensions inévitables ....
 
Quoiqu’il en soit, l’entreprise devient un des groupes de référence légitime : loi El Khomri (l’inversion des normes est principe libéral de non-ingérence appliqué à un groupe économique). Cette obligation de non ingérence dans l’entreprise, est institutionnalisée par le fait que l’entreprise devient groupe politique-économique reconnu par la Loi. Car, s’il peut et doit y avoir autant d’intérêts que d’individus, il n’y a qu’une seule opinion « légitime » sur l’organisation sociale : promouvoir son intérêt personnel certes, mais dans le cadre constitutionnel, cet alibi moral. Comme l’élection représentative, truquée d’avance (Chouard), est tout autant alibi démocratique.
 
La liberté des anciens et des marxistes : « Tous décident pour tous »
 
La liberté du moderne et du libéral-libertaire : « Chacun décide pour soi »
 
Si chacun suit ses propres intérêts, ne s’ingère dans les affaires de personne, et encore moins dans les affaires de tous, alors chacun est donc totalement libre, tant qu’il ne gène pas les autres ...
 
Et le parfait modèle libéral de celui qui ne s’ingère pas : l’entrepreneur.
 
En digression disons qu’un autre est le consommateur, qui ne se préoccupe aussi que de ses intérêts d’acheteur. Mais le consommateur a cet alibi moral : le Marché est pour lui une nouvelle nature « inévitable », car le Capital a spolié son autonomie. Sans Carrouf et sa voiture, le bobo des villes a l’autonomie d’un grabataire en Amazonie. C’est son excuse, à bon compte , il achète chinois ...
 
Mais comme dit Marx, l’entrepreneur, travaillant dur à éliminer ses concurrents, est la personnification de la morale libérale libertaire individualiste, censée améliorer le bien-être de tous par ricochets. Une morale stakhanoviste, du Capital soviétique.
 
La liberté de pratiquer sa religion est totale pour Robinson, seul sur son île.
 
La liberté de griller un feu rouge est restreinte à bobo indigné libertaire, car cette action ne peut se trouver qu’à l’état social et non autarcique.
 
Pour le libéral l’économie doit sortir du code de la route.
 


« Les politiques grecs qui vivaient sous le gouvernement populaire, ne reconnaissaient d’autre force que la vertu. Ceux d’aujourd’hui ne nous parlent que de manufactures, de commerce, de finance, de richesses et de luxe même » Montesquieu, l’esprit des lois.

 


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