La levée du Canal à Tours, c’est-à-dire
les parois qui longent l’A10 côté Tours, vestiges de l’ancien canal,
seraient contreproductives et en cas de crue importante de type 1856, et
risqueraient de créer plus de dégâts que l’inverse. A l’origine, elles
étaient là protéger Tours en bloquant l’eau d’un côté et la rejetant du
côté de SPDC, alors vaste zone maraichère peu urbanisée, composée de
varennes (seulement 400 habitations sur le territoire de SPDC en 1881).
Aujourd’hui le discours est inversé et l’avant-projet de PPRI propose au
contraire de créer des ouvertures dans cette levée du Canal afin de
créer des zones d’écoulement qui permettraient de libérer une partie de
la pression de la crue afin d’éviter des vagues plus puissantes et donc
plus dangereuses. Favoriser l’écoulement des eaux est ainsi un des
points majeurs de ce PPRI. A Tours, plusieurs axes serviraient ainsi de
zones d’écoulement préférentiel des eaux : Les boulevards Heurteloup et
Béranger, la rue Edouard Vaillant et la rue Blaise Pascal.
Un discours préventif complètement
inversé y compris sur le rôle des digues. En effet, si les digues le
long de la Loire sont actuellement plus hautes que le plus haut niveau
des eaux connues, ce n’est plus le risque de submersion qui est devenu
prioritaire, mais celui de rupture des digues. Les modélisations ces
dernières années ont montré en effet qu’une montée des eaux rapide et
forte pouvait faire céder les digues bien avant qu’elles ne soient
submergées, du fait notamment de leur fragilité causée par le temps (« Terriers d’animaux, arbres, canalisations et maisons encastrées sont des facteurs aggravants la déstabilisation de la digue »
est-il ainsi noté dans le projet). C’est d’ailleurs des ruptures
similaires qui avaient contribué aux grandes inondations du XIXe siècle,
avec notamment une brèche de 400 m dans la digue de Coneuil vers La
Ville aux Dames, lors de la crue de 1856. http://www.37degres-mag.fr/actualites/ppri-vers-une-meilleure-prise-en-compte-des-risques-dinondations/