@ hervepasgrave
« fausse beauté ou crasse vivable ? »
En réalité, la beauté n’est pas fausse, mais désormais liée, comme tu l’as souligné, à une boboïfication de ces quartiers. Une évolution induite par la réhabilitation coûteuse de nombreux habitats, que ce soit par des initiatives privées ou publiques.
L’envers de la médaille, c’est évidemment l’abandon de cette « crasse vivable » d’antan par les classes populaires, encore qu’il y ait ça et là des immeubles préemptés par les villes et dédiés après rénovation à des locataires chanceux. Mais effectivement peu nombreux.
On constate cela à Rouen comme à Rennes, à Nantes ou Bordeaux, mais également à Paris, Lyon et Marseille. A cet égard, le quartier du Panier est révélateur : nombre de bâtiments auraient fini par être détruits (certains l’ont été) tant ils étaient délabrés sans un programme de rénovation ambitieux qui a de facto chassé nombre de résidents très modestes vers les quartiers périphériques. Mais comment faire autrement dans la masure où les loyers étaient dérisoires, eu égard à l’insalubrité des lieux ? Même les habitations préemptées pour le logement social coûtent plus cher qu’auparavant.
Tu parles de « vision touristique » et de « Parisiens ». Permets-moi de douter : rien de tel en effet à Nantes et à Rennes (ville où j’ai habité 5 ans dans le centre historique), les résidents étant majoritairement des actifs ou retraités du cru, le plus souvent sincèrement amoureux des vieilles pierres de leur environnement.