Exercice : comparer les forces et faiblesses de feu le Club Jean Moulin, et de l’équipe inconnue qui entoure Tauzin.
Première différence d’importance : il y avait des syndicalistes au CJM. Visiblement ni Tauzin ni Asselineau n’en ont. Il est vrai que le syndicalisme a terriblement régressé en ces 55 dernières années.
Fin années cinquante début soixante, la sociologie était sous-développée en France. Son état est moins grave à présent, mais les défis ont redoublé, au moins.
Bien qu’assez divers culturellement, le CJM ne représentait qu’une petite frange sociale : des syndicalistes dont je n’ai jamais su les noms (mais un historien tirerait cela facilement au clair), d’anciens résistants tels que Hessel et Philippe Viannay, des journalistes, l’avocat François Sarda, des hauts fonctionnaires tels que François Bloch-Lainé, des universitaires tels que Georges Vedel et mon père, des militants politiques plus audacieux que d’autres, tel Michel Rocard...
Et au final un échec complet, François Mitterrand n’en a fait qu’une bouchée, son heure venue en 1965.
Dans tous les cas, ni CJM, ni Asselineau ni Tauzin, aucune victime directe de l’organisation de l’injustice en France. Pas de risque qu’il en surgisse des idées révolutionnaires. Deux tiers des français ne peuvent jamais faire valoir leurs droits en justice : bien trop cher, et d’accès bien trop barré. Pour toutes ses bavures, le Barreau est son propre juge et partie. Etc.