Mon dernier article a encore réveillé des doutes. En fait, ce sujet est tabou. Alors, j’explique : L’idée du suicide m’est venue parce que j’ai reçu un lien sur un forum en parlant. J’ai lu, par curiosité. Une femme écrivait que le suicide est impardonnable et cela m’a fait mal d’imaginer que certains de mes proches peuvent penser comme elle.
Je suis consciente après coup d’avoir commis la plus terrible des agressions qui soit : attenter à une vie, en l’instance la mienne. Certes, je l’ai regretté 30 secondes plus tard, mais cela restera toujours trente secondes trop tard. Je sais que cet acte était violent. J’ai conscience qu’il ne s’oubliera jamais. Mais moi je sais qu’il m’a permis d’appréhender « le fond » de la noirceur, de mettre un nom sur mon mal : MELANCOLIE. Cet état est à jamais synonyme de grave danger et je sais maintenant m’en protéger.
Mon plus gros souci actuellement vient de « mes morts », des décès qui ont jalonné ma vie. Ils sont peu nombreux, mais ils me hantent presque chaque nuit : Papy, Maman, Loïc et dans une moindre mesure tous les autres plus ou moins proches, y compris parmi mes souvenirs d’hôpital. Dans mes rêves, ils sont tous vivants, ils vivent même en cohabitation avec les nouveaux arrivés, cohabitation bien sur absurde et improbable mais qui va jusqu’à me faire purement et simplement nier leur mort. Le plus souvent, je me réveille affreusement troublée. Il me faut quelques minutes pour reprendre pied.
J’entends souvent l’expression : « faire son deuil », je ne sais pas comment faire mon deuil, j’en suis incapable, je ne trouve pas le mode d’emploi qui me permettra d’accepter enfin. Il parait que tout est en moi. Je cherche vainement depuis presque trois ans. Peut être est ce que l’écrire, le dire, m’aidera ? Quelqu’un m’a dit, il y a peu, que la mort pour une infirmière devient banale. La mort pour moi est bel et bien cette grande faucheuse qui prend des vies sans logique, de manière injuste, parfois cruelle.
Je crois qu’en fin de compte, elle me fait peur. A l’hôpital, en cardiologie, elle était une défaite après un rude combat. Il m’est arrivé une fois de devoir porter un nouveau né mort au bloc. A travers le drap blanc, je sentais la tête de l’enfant sur mon bras et peu à peu, j’ai senti physiquement la mort entrer en moi, dans mon bras. Ce fut un moment terrible. Depuis, je ne supporte pas de la croiser, je ne supporte pas plus : la violence qui la provoque, que celle qu’elle provoque dans mon esprit.
Désolée, pour toutes ces réflexions pas très joyeuses, mais écrire cela maintenant me permet d’y voir plus clair.
(Et pis, à ma décharge, pas de psy depuis 3 semaines, alors faut que ça sorte..... sourire).
Promis le prochain article sera beaucoup plus soft publié par isabelle dan
13/04 02:37 - vincent
Bonjour. J’ ai un ami qui dit souvent ceci : « la vie c’ est con comme la mort. » (...)
11/03 19:14 - Dilip Singh
La mort est ce temps qui nous tiens Que nous fuyons souvant par peur du lendemain Nous (...)
11/03 12:55 - Gasty
11/03 11:54 - Thomas Roussot
11/03 11:46 - Thomas Roussot
11/03 11:43 - Thomas Roussot
Je poste ce texte d’humeur que j’avais écrit sous l’emprise de la souffrance (...)
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