1. Il n’y a pas compatibilité entre la
mémoire du colonisateur et celle du colonisé.
2. Il y eut, parmi les Européens d’Algérie, des JUSTES. Pour
eux, la guerre de libération ne fut que la poursuite d’un combat séculaire et,
in fine, le seul moyen laissé aux Algériens de parvenir à une indépendance
obstinément refusée. Yveton fut de ceux-là
3. Les Pieds Noirs ont vécu les drames d’une guerre
cruelle, puis ceux d’un exode brutal et douloureux. Ils ont abandonné une terre
dont ils étaient persuadés (ou dont on les avait persuadés) qu’elle était la
leur pour l’éternité. Leur installation, nous pourrions même dire leur
intégration, dans une « métropole » largement hostile n’a pas été des
plus faciles, il faut également en convenir. On ne saurait donc leur reprocher d’avoir
quelque nostalgie du bonheur perdu ou de se souvenir de drames personnels et
familiaux consécutifs aux attentats.
Mais laissons aux Algériens le soin de dresser le bilan
de la colonisation qu’ils ont subie et vécue. Ils ne sauraient pour leur part
dresser un bilan positif d’une aventure qui a commencé par une guerre de
conquête impitoyable, s’est poursuivie par une spoliation permanente, et s’est
terminée par une guerre de libération qu’ils ont quelque droit de magnifier.