De nos frères blessés
Editions Acte Sud
Mai 2016
140 pages
Guillotiné pour l’exemple !
Fernand Iveton est le seul européen exécuté sous ordre de l’Etat français durant la guerre d’Algérie.
L’auteur qui signe là son premier roman nous raconte l’histoire de cet homme assassiné légalement alors qu’il n’avait commis aucun crime.
Il avait tout pour être heureux : un travail, une femme aimée et aimante… La vie était devant lui.
Mais voilà, cet homme avait à la fois des convictions et à la fois l’envie d’agir avec ses frères algériens pour l’égalité des droits dans cette terre où il pensait que les hommes pouvaient vivre dans la paix et le respect de chacun.
Etait-il indépendantiste ? : pas au début mais peu à peu, il a compris que c’était la seule solution pour mettre fin à l’exploitation colonialiste.
Fernand Iveton était communiste et humaniste.
Un jour il décide de passer à l’action dans le cadre d’une action militante organisée.
Il dépose une bombe dans une salle désaffectée de son usine.
Il ne veut ni tuer, ni blesser quelqu’un car pour lui la vie est sacrée…..
Dénoncé, arrêté - la bombe n’explosera pas - il est torturé par les policiers et jeté en prison.
Il est très vite condamné à mort, il est vrai qu’il obtient des avocats commis d’office, le PCF n’ayant pas daigné le soutenir franchement.
Les chapitres se rapportant à la vie de Fernand avant son arrestation et à sa rencontre avec sa future femme Hélène alternent avec ceux qui concernent son arrestation, sa condamnation et son exécution à Alger.
L’auteur fait œuvre de romancier de talent et aussi d’historien rigoureux… Rien n’est masqué.
C’est ainsi qu’il rapporte un échange au parloir entre les deux époux :
« A ce propos, que disent les journaux du jour ? Tout le monde parle de la sentence. Et en France ? Ton Huma reste extrêmement prudente, on dirait qu’ils ne veulent pas se mouiller. Tu les embarrasses Quelques lignes à l’intérieur, rien de plus. Et le Monde t’a consacré quelques phrases …Le terroriste Fernand Iveton, etc. »
Coty, président de la République, Guy Mollet, président du Conseil et François Mitterrand, garde des sceaux laisseront faire et la grâce ne sera pas accordé à cet homme.
Jean-François Chalot
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